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” Pour un ministre de l’internet “

La période qui vient de s’écouler depuis 1997 restera marquée par l’essor fulgurant d’internet dans le monde, et notamment en France. Malheureusement, en accumulant les déconvenues…

La période qui vient de s’écouler depuis 1997 restera marquée par l’essor fulgurant d’internet dans le monde, et notamment en France. Malheureusement, en accumulant les déconvenues dans les télécommunications, et en l’absence de leader incarnant la société de l’information, le gouvernement s’affiche en décalage avec la société civile et déçoit le monde économique. Des grands pays de l’Union européenne, la France est le seul à ne pas s’être doté d’un responsable chargé des nouvelles technologies. Il devient donc urgent de nommer un ministre des nouvelles technologies, qui aurait largement de quoi s’occuper. L’exécutif porte, en effet, sa part de responsabilité dans la situation désastreuse actuelle des opérateurs de télécommunications. L’Etat a tout d’abord poussé France Télécom à s’endetter. Et il n’a pas cherché à empêcher le déroulement d’enchères en ordre dispersé dans toute l’Europe. Il autorise, aujourd’hui, le dégroupage en laissant France Télécom user de tous les moyens pour rendre cher et non concurrentiel l’abandon de ce dernier bastion de monopole. Quant aux attributions de licences de boucle locale radio, elles devront être à nouveau relancées, du fait du retrait de plusieurs opérateurs. Enfin, l’activisme des collectivités locales dans les télécommunications débouche sur des situations scandaleuses : redevances exorbitantes pour l’occupation du domaine public, milliards de francs d’impôts enterrés sous for-me de fibres inutiles, discriminations entre opérateurs. . . L’objectif de maintenir la valeur boursière de France Télécom a échoué et celui de protéger ses sureffectifs paralyse la régulation.UMTS, boucle locale radio, dégroupage, endettement de France Télécom, tous ces échecs, qui causent le retard français dans l’accès à internet, ne manqueront pas d’alimenter les critiques pendant la campagne présidentielle.L’explosion des échanges de données résultant de l’abondance de la bande passante est encore à venir. Un nouveau ministre des technologies aurait ainsi pour tâche, d’ici au printemps 2002, de créer six conditions pour sortir de la crise des télécommunications et d’internet.La première serait de séparer la gestion de l’infrastructure de téléphonie des autres activités de France Télécom, pour que le dégroupage concerne 20% du marché l’an prochain. La deuxième consisterait à sortir du piège de la ponction des opérateurs de téléphonie mobile UMTS, en concertation avec les autres gouvernements européens. La troisième reviendrait à conforter le déploiement de tous les réseaux de boucle locale radio. La quatrième impliquerait le développement d’une culture de concurrence dans les collectivités locales et, la cinquiè-me, de proposer un contexte national propice aux investissements internationaux. Il s’agirait, enfin, d’améliorer la compréhension de la régulation par les élus.A l’aune de la puissance du ministère de l’Agriculture, élevage et pâturage sont toujours, pour nos dirigeants, les deux mamelles de la France. Sans ministre des nouvelles technologies, sciences et concurrence seront les deux gamelles de l’Europe.

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