Deux ans après l’affaire du terroriste de San Bernardino, le FBI en veut toujours à Apple. Pour rappel : deux assaillants avaient ouvert le feu et tué 14 personnes avant d’être eux-mêmes abattus par les autorités. Le FBI retrouve alors un iPhone 5c, protégé par un code, et demande à Apple de lui déverrouiller. Commence alors une guerre médiatique et judiciaire : Apple s’oppose publiquement à la demande et refuse de déchiffrer l’appareil. Depuis, Cupertino n’a jamais cessé de renforcer la sécurité de ses appareils, ce qui ne plaît pas du tout au FBI.
Des « connards » et des « génies du mal »
Dans une conférence sur la cybersécurité à New York, l’expert judiciaire Stephen Flatley a tenu des propos sévères contre Apple. Pour cet agent du FBI, Apple s’amuse à rendre leur travail plus difficile, en rendant toujours plus compliqué le piratage de ses appareils. Dans des propos relayés par Motherboard, l’homme va jusqu’à qualifier l’entreprise de « connards » et « de génies du mal », s’interrogeant sur les réelles intentions de la marque.
Il faut dire que depuis San Bernardino, Apple s’est transformé en défenseur de la vie privée de ses utilisateurs. L’entreprise chiffre ses appareils par défaut, et incite ses clients à renforcer la sécurité au maximum afin de bloquer toute tentative d’intrusion. Stephen Flatley donne un exemple simple. Apple a complexifié le piratage de mots de passe. Si les machines du FBI pouvaient essayer 45 mots de passe différents par seconde auparavant, les tentatives d’infraction sont désormais limitées à un seul essai toutes les 18 secondes. « Le temps de piratage est passé de 2 jours à 2 mois » déplore l’expert judiciaire.
Le FBI doute de la sincérité d’Apple
Récemment, Christopher Wray, le nouveau directeur du FBI (après le renvoi de James Comey par Donald Trump) qualifiait la guerre contre le chiffrement de « problème urgent de sécurité publique ». Lors de la conférence à Manhattan, Stephen Flatley est allé jusqu’à se demander si Apple encryptait tout pour améliorer les choses ou « pour empêcher l’application de la loi ». Pendant la campagne présidentielle, Donald Trump avait appelé à boycotter Apple pour les forcer à collaborer, avant de finalement troquer son Galaxy S3 pour un iPhone.
Il y a 2 ans, Apple avait évité le procès contre le FBI grâce (ou à cause) de l’intervention probable de Cellebrite, une entreprise israélienne qui a dû pirater l’iPhone 5c du terroriste en échange d’argent. Mais avec la Secure Enclave introduite dans l’iPhone 5s, Apple a certainement compliqué davantage le travail du FBI. Si une nouvelle situation similaire devait se produire, Apple pourrait de nouveau être accusé par les autorités américaines, qui semblent ne pas lui avoir pardonné son premier affront.
Source :
Motherboard
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