Acheter un ordinateur ou un appareil photo numérique n’est pas un acte anodin. Au prix du matériel high-tech, le consommateur espère bien profiter de son nouvel appareil aussi longtemps que possible. Les cybermarchands comme les magasins physiques l’ont bien compris. Au moment de passer à la caisse, ils proposent en général de souscrire une extension de garantie.
Payer plus pour avoir plus
Cette extension allonge d’un ou deux, voire trois ans, la période initiale de la garantie constructeur, laquelle se limite souvent à un an, parfois deux sur les appareils photo numériques notamment, jamais au-delà pour les produits électroniques. L’argumentaire de l’extension de garantie repose sur l’angoisse de la panne : il vaut mieux sortir un peu d’argent maintenant que de payer plus tard une onéreuse réparation. Il existe désormais des sites Internet comme monSAV.com et Garantie-privée.com qui se spécialisent dans ce créneau, avec des tarifs agressifs par rapport à ceux que pratiquent les marchands. Ils couvrent les appareils neufs dont la facture remonte à moins de 30 jours au moment de la souscription, et proposent même de garantir les appareils achetés d’occasion (à la condition que ceux-ci soient encore couverts par la garantie constructeur).Dans tous les cas, l’extension de garantie est une promesse de tranquillité pour le consommateur. Mais alourdir sa facture, est-ce une bonne affaire ? Pas forcément. L’intérêt dépend du prix de l’extension et des modalités d’exercice de la garantie en cas de panne. Pour commencer, il n’existe pas de barème commun. Chaque site évalue le montant de la garantie selon ses propres critères, en fonction du type de produit et de son prix. Le coût de l’extension varie ainsi de 10 à 50 % du prix initial ? ce qui est énorme ?, comme l’illustre le tableau pages 54 et 55. Un même produit peut connaître aussi des fluctuations selon les sites. Pour un PC portable à 700 euros, le coût d’une extension à trois ans représente ainsi 35,60 % du prix initial sur Fnac.com, 13 % sur Cdiscount.fr, et 10 % sur monSAV.com.Ensuite, il est impératif de vérifier les conditions de l’extension de la garantie. Laquelle n’est rien d’autre qu’une assurance, avec ses limites, ses exclusions et sa procédure d’indemnisation, le tout étant détaillé dans le contrat. En cas de panne, le produit sera-t-il réparé ou bien remplacé ? Que signifie la mention “ échange à neuf ” ? En cas de réparation, outre les pièces, l’assurance prévoit-elle la prise en charge du coût de la main-d’œuvre, des pièces, et du déplacement ? A qui incombent les frais d’expédition quand l’appareil doit être retourné ? En cas de remboursement, quel montant est versé ? Autant de contrats, autant de réponses différentes, comme le prouvent nos exemples.
Décote ou remplacement
Supposons que votre PC portable à 700 euros tombe en panne. Le site monSAV.com va essayer de le réparer. En cas de panne irrémédiable, c’est un remboursement avec une décote de 10 % sur le prix initial du produit qui est prévu. Vous recevrez alors 630 euros, sur présentation d’une facture. Darty.com remplace l’ordinateur irréparable, et si cela n’est pas possible, rembourse le prix d’achat de l’appareil (soit 700 euros).Sur Cdiscount.com, le même PC portable sera remplacé, mais avec une décote annuelle : 13 % la première année, 17 % la deuxième, 22 % la troisième. Lorsque la panne survient la dernière année, 43,7 % seulement du prix initial de l’appareil sont reversés au client, en bons d’achat.Fnac.com ne répare pas l’ordinateur non plus, à moins qu’il ne s’agisse d’un problème de clavier, prévu au contrat. En cas de remplacement impossible, le remboursement correspond au prix d’un produit équivalent au moment du sinistre, ce qui revient, à la vitesse à laquelle évolue l’informatique, à appliquer une décote. Quant à Garantie-privée.com, le site échange l’ordinateur défaillant contre un modèle similaire ou, à défaut, verse une somme correspondant à un produit équivalent au moment du sinistre.Qu’en est-il des exclusions au contrat d’assurance ? Les accessoires, comme la télécommande de la télé, les câbles, les cartouches, ne sont pas couverts. Les batteries sont exclues ou garanties quelques mois seulement. Les pannes dues à une anomalie électrique, comme la foudre, ne sont pas prises en compte, ni les pixels défectueux des écrans. Autre exemple, si le consommateur souhaite vendre le produit, les extensions ne sont pas toutes cessibles à un tiers. Quand ce n’est pas l’appareil de remplacement qui échappe à l’extension de garantie. Alors oui, celle-ci peut être intéressante, à condition de lire attentivement le contrat d’assurance. Sinon, la tranquillité risque de virer à l’anxiété le jour de la panne.
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