Il y a un an, Free Mobile était l’ennemi de SFR, Bouygues et Orange. En ce début 2013, c’est au tour de Bouygues de devenir la cible de ses concurrents. Le différend repose sur le lancement de la 4G. En juillet 2012, Bouygues Telecom a demandé à l’Autorité des télécoms (Arcep) la possibilité d’utiliser la bande de fréquences 1.800 MHz, actuellement utilisée pour la 2G pour la voix et les SMS, pour y faire transiter la 4G.
Pour Stéphane Roussel, PDG de SFR, le fait même que l’Arcep accepte d’étudier cette demande de « re-farming » est intolérable. Si elle est acceptée en 2013, elle conduira à la « destruction de 5.000 emplois dans l’environnement SFR ». Ce chiffre pourrait être de « 2.500 si la réattribution des fréquences advenait en 2014 ». Les emplois menacés concerneraient directement « les centres d’appels, le réseau de boutiques SFR et les autres sous-traitants ».
Ouvrir la 4G en même temps
Fin 2012, Stéphane Roussel a adressé des courriers à Jean-Ludovic Silicani, président de l’Arcep, ainsi qu’aux ministres Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Fleur Pellerin (Économie numérique). Prêt à en découdre, SFR prévient qu’il attaquera « toute décision favorable à Bouygues Telecom devant le Conseil d’État et demandera réparation du préjudice subi devant le tribunal administratif. »
SFR n’est pas seul à critiquer la demande de Bouygues. Orange et Free estiment aussi que le re-farming de Bouygues n’est pas équitable. Leur demande est que l’Arcep mettent les quatre acteurs des télécoms sur un pied d’égalité et que chacun puisse ouvrir la 4G en même temps.
En Grande-Bretagne, le même débat a eu lieu. Ofcom, l’autorité britannique de régulation, a autorisé l’opérateur Everything Everywhere, une entreprise appartenant à Orange et Deutsche Telekom, à utiliser les fréquences 2G pour la 4G et devenir le premier sur ce terrain.
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