Une marque de shampoing, la couverture d’un magazine, un sac de courses ou encore le motif d’un papier peint. Depuis aujourd’hui, 1er juin, Europol diffuse en ligne des photos d’objets du quotidien, repérés à l’arrière-plan d’images pédopornographiques, des indices susceptibles d’aider les enquêteurs à retrouver les pédophiles. Publiés sur la page « Stop Child Abuse – Trace an Object » (« Arrêtez l’abus d’enfants, suivez un objet »), ils pourraient permettre aux polices du monde entier de retrouver et sauver les victimes mais aussi d’interpeller les auteurs de ces abus.
Les vingt images présentent « des objets sans intérêt qui peuvent parfois finir par devenir une piste-clé dans une investigation », a déclaré Steven Wilson, chef du Centre européen de cybercriminalité (EC3) d’Europol. Parmi ces photos, des marques distinctives sur les vêtements des enfants, comme un chat, une licorne ou même l’image d’un champ enneigé avec des maisons, sont considérées comme des indices importants. « Nous cherchons à identifier (dans ces vidéos) des éléments précis qui pourraient être uniques dans une région du monde, un pays ou encore une ville ou un village en particulier », a souligné M. Wilson auprès de l’AFP.
Le responsable de l’EC3 a fait appel jeudi à l’aide du public pour retrouver l’origine de ces indices. Le site web www.europol.europa.eu/stopchildabuse est conçu pour recueillir les renseignements anonymes, a-t-il précisé. « Une fois l’origine de l’objet identifiée, Europol travaillera avec les forces de police compétentes dans un pays et, avec un peu de chance, cela mènera à l’identification de la victime et à l’arrestation du coupable », a expliqué M. Wilson.
L’année dernière, Europol avait averti que l’abus sexuel d’enfant en ligne et le harcèlement sexiste, ou « revenge porn », étaient en hausse sur internet. Les réseaux criminels et pédophiles utilisent souvent le “Dark Web”, la face cachée d’internet, pour distribuer anonymement des images pédopornographiques en ligne. « Ce projet cherche à utiliser l’étendue mondiale d’internet pour autoriser le public à contribuer à cette investigation et jouer un véritable rôle dans la prévention de la maltraitance des enfants dans le monde », a déclaré le directeur d’Europol, Rob Wainwright.
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