A quelques heures de l’annonce du ou de la secrétaire d’État au numérique – s’il y en a un – le discours prononcé hier 8 avril par Manuel Valls a pleinement fait entrer le numérique dans la stratégie du gouvernement. Il n’a pourtant cité le mot numérique que deux fois en un seul paragraphe.
Dans ce texte, le Premier ministre semble prendre pleinement conscience des enjeux d’une stratégie numérique pour pour l’économie, mais aussi pour la société et la culture. « Dans une économie globalisée, nos entreprises font face à une concurrence mondiale, qui ne leur fait pas de cadeau. Il faut donc les protéger. C’est également le cas pour notre culture qu’il faut soutenir, et aussi défendre parce qu’elle est exceptionnelle. »
Pour le nouveau chef du gouvernement, cette situation est l’une des conséquences du numérique qui doit être un objectif prioritaire dans les entreprises et au sein de la population française. « L’ère du numérique […] relie les hommes et […] accélère l’échange des savoirs, des marchandises, des services. Et c’est pourquoi la fracture numérique est bien plus qu’une fracture technique, c’est une fracture économique, sociale et culturelle. »
Après ce constat, il donne les grandes lignes de son plan de bataille. « Nous n’avons pas d’autre choix que de nous mettre au niveau. Le plus élevé. Et de prendre nos responsabilités en développant notre attractivité, notre compétitivité, notre créativité. Et puis nous devons aussi aller au-devant du monde, pour renforcer notre commerce extérieur, notre tourisme, notre technologie, notre excellence dans bien des domaines ; c’est le but de notre diplomatie économique. » Diplomatie économique : le mot est lâché et fait penser à la possible nomination de Fleur Pellerin au secrétariat d’État au Commerce extérieur, aux Tourisme et Affaires européennes.
A. Lemaire, C. Erhel ou B. Thieulin au secrétariat d’état numérique ?
Cette allusion n’a pas échappé à Jamal Labed, président de l’Afdel. « Il semble préparer le terrain pour donner aux Affaires étrangères du poids sur le sujet », nous a-t-il indiqué. Pour le président de l’Afdel cette orientation est une excellente nouvelle puisque le secteur disposera de deux cartes ministérielles, l’une au Quai d’ Orsay, l’autre à Bercy.
Côté Syntec Numérique, les quelques mots sur le sujet suffisent à donner de grands espoirs. Pour Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique, « c’est un régal » d’entendre qu’enfin le numérique soit autant mis en avant. « J’ai assez râlé sur le précédent Premier ministre et sur le Président Hollande de ne pas prendre ce dossier à bras le corps. Le numérique est l’outil de transformation de notre société. »
Reste à savoir si un – ou une – Secrétaire d’État au numérique épaulera Arnaud Montebourg à Bercy. « Je ne sais pas qui sera nommé, mais j’espère seulement qu’il s’agira d’une personne compétente. J’entends parler d’Axelle Lemaire, de Corinne Erhel et même de Benoit Thieulin, le président du CNNum. Je les connais, ils sont compétents et ont intégré les enjeux. »
Jamal Labed est également très attentif aux annonces qui seront faites aujourd’hui. Mais il estime que la création d’un ministère à part entière est une preuve de l’ambition gouvernementale sur le dossier. « Il était présent aux dernières réunions sur le sujet, ce qui prouve son implication. Il reste à savoir deux choses : qui va gérer ces dossiers auprès de lui et aura-t-il suffisamment de bande passante ? » Les réponses à ces questions ne devraient pas tarder.
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