Laurent Bourrelier, directeur du projet B to B chez Renault, est membre du conseil d’administration de Covisint. Il revient sur le choix du constructeur français de participer au capital de la place de marché.À ce jour, Renault, associé à Nissan, est le seul constructeur à avoir rejoint les trois fondateurs de Covisint (Ford, General Motors et Daimler Chrysler). Pourquoi s’être greffé sur ce projet ? Renault a considéré que Covisint serait, à terme, incontournable. Pour l’industrie automobile, l’enjeu principal est la création de standards, car les constructeurs travaillent tous avec les mêmes fournisseurs. Le développement en interne aurait coûté plus cher et il aurait demandé des ressources humaines dont nous ne disposions pas.Pour quelles raisons Renault a-t-il choisi de participer au capital ? Il ne s’agit pas de profiter d’une éventuelle introduction en Bourse. Nous voulions faire partie des premiers utilisateurs de Covisint et être capables d’influencer ses choix. Pour la nouvelle structure d’achats commune à Renault et Nissan, créée début avril, il nous fallait une interface permettant de surmonter la distance géographique et les différences de langues entre les équipes de Paris et de Tokyo. Covisint n’est pas une société philanthropique, mais comme nous avons insisté, ils ont compris que le marché existait et l’ont développé.Parmi les outils fournis par Covisint, quels sont ceux que Renault utilise ? Nous avons lancé des ” pilotes ” sur les quatre fonctionnalités disponibles : les enchères pour nos achats, les catalogues en ligne, le module de consultation de fournisseurs pour dialoguer avec eux en amont du développement d’un produit, et les solutions de travail collaboratif pour le management de projet impliquant plusieurs directions. On a le sentiment que les fournisseurs vous suivent en traînant des pieds…L’attention s’est focalisée sur les enchères en ligne et l’annonce d’économies de 15 à 20% sur les achats, ce qui a contribué à leur réserve. En fait, nous espérons économiser 220 euros (1 443 francs) par véhicule, et ce, sur l’ensemble de la chaîne de valeur [Renault a fabriqué 2,3 millions de véhicules en 2000, ndlr]. Au-delà, Covisint ne fera pas non plus du constructeur une sorte de ” big brother ” surveillant les fournisseurs jusqu’au dernier rang. Chaque échelon conservera ses responsabilités propres. Pour certaines tâches, Covisint finira par s’imposer comme un passage obligé, mais cette place de marché n’est qu’un outil parmi beaucoup dautres. On ne pourra jamais lancer une enchère en ligne pour commander un tableau de bord.
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