Les PME-PMI constituent un vivier de croissance pour les grandes sociétés de services en ingénierie informatique (SSII). La refonte de leurs systèmes d’information, les objectifs de réduction des coûts, la nécessité d’améliorer les liens avec l’ensemble de leurs partenaires, l’obligation de connecter les différents sites de l’entreprise représentent autant de chantiers potentiels. D’autant que les efforts, réalisés depuis plusieurs années par les grands éditeurs de progiciels de gestion intégrés (PGI) en direction des PME, donnent aux ténors des services informatiques les moyens de s’attaquer à ce marché.
Utilisation limitée du net
Certes, dans sa dernière enquête publiée en juillet 2001, BNP Paribas rappelle que 96 % de ces entreprises sont aujourd’hui équipées en micro-informatique. Mais seule une minorité d’entre elles ont franchi le pas vers le commerce électronique. Elles sont près de 75 % à être connectées au net, mais 78 % ne l’utilisent que pour la messagerie électronique. “Actuellement, le segment des PME-PMI pèse 30 % du chiffre d’affaires global d’IBM au niveau mondial”, note Sylvie Spalmacin-Roma, vice-présidente de la division PME-PMI et solutions d’entreprise pour IBM France. Chez Cap Gemini Ernst & Young (CGEY), le secteur forme, depuis ces deux dernières années, le “second moteur de développement de la compagnie à côté des grands comptes, avec un chiffre d’affaires de plus d’1 milliard d’euros [6,56 milliards de francs, ndlr] au niveau mondial “. En outre, selon Catherine Pourre, directeur exécutif du secteur High Growth & Middle Market chez CGEY, la croissance de l’activité dans l’Hexagone y est même supérieure de “un à deux points” à celle du marché dans sa globalité. Pour mémoire, le Syntec Informatique (association qui regroupe les SSII) table, cette année, sur une croissance de 13,5 % du marché des services informatiques en France.Les PGI sont devenus l’un des points d’entrée privilégiés des grandes SSII auprès des PME-PMI. Chez CGEY, on estime que la pénétration des grands éditeurs dans les PME-PMI dont le chiffre d’affaires est supérieur à 150 millions d’euros dépasse 50 %. “Une intervention sur des PGI nécessite une consolidation voire une refonte du système d’information”, note Sylvie Spalmacin-Roma. Or, une telle problématique engendre une réflexion sur l’outsourcing (infogérance), voire la décision d’externaliser tout ou une partie de son système d’information. “L’idée que l’outsourcing offre une réponse en matière de maîtrise des coûts semble mieux perçue par les responsables de PME-PMI”, ajoute Catherine Pourre. Il faut donc s’attendre à une vague de contrats d’infogérance partielle (matérielle, applicative, infrastructures réseaux) ou globale en 2002, selon Jean-François Perret, du cabinet Pierre Audoin Conseil. Et cette activité générerait l’an prochain une croissance de 15 % contre 6 à 8 % pour l’ensemble du secteur des services informatiques.
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