L’une des principales caractéristiques du peer-to-peer réside dans sa capacité à exploiter la puissance des PC. Cela suffit à placer sous la bannière de ce modèle, le calcul distribué sur des postes clients, qui recouvre deux phénomènes appelés à converger. D’une part, la constitution de grappes dédiées au calcul dans des entreprises et organismes de recherche. D’autre part, des initiatives exploitant la puissance des millions de PC connectés à Internet.Appelées grilles, les grappes dédiées au calcul réunissent la puissance de stations Unix, de serveurs ou de supercalculateurs, et plus récemment de PC. Ces systèmes sont fédérés à l’aide d’outils de gestion de ressources de calcul distribués comme LSF ou Grid Engine. Ces grilles privées, car confinées à un intranet, suscitent l’intérêt de banques et d’assurances souhaitant réaliser à moindre frais des calculs de risques ou des simulations financières. Tandis que les centres de recherche s’y sont engagé depuis des mois, voire des années, mais changent aujourd’hui d’échelle en lançant de vastes grilles, comme Datagrid, qui vise la réalisation de grappes de PC réparties notamment entre le CEA, le CNRS et le Cern.
Revendre la puissance des PC des internautes
Les projets visant à exploiter la puissance des PC reliés à Internet, véritables grilles publiques, utilisent une technologie plus frustre, avec un mode maître/esclave très rigide. Le coup d’envoi fut donné avec le fameux projet Seti@home, qui nécessite l’installation d’un agent inclus dans un économiseur d’écran, vers lequel sont envoyés des fichiers correspondant à des signaux venus de l’espace. Dès que l’économiseur s’active, ils sont analysés en vue d’identifier des messages d’extraterrestres. Puis les résultats (aux dernières nouvelles toujours négatifs !) sont remontés vers le serveur.Distributed Science et United Devices ont repris ce modèle avec un objectif commercial. Le principe est d’abord testé sur des projets d’intérêt général, ce qui permet d’atteindre une masse critique en termes d’adhérents. Ensuite, il s’agit de faire payer les entreprises qui font appel à ce réservoir de puissance, puis de récompenser les internautes. Mais la viabilité économique de ce modèle reste à prouver, surtout depuis que le pionnier Popular Power a fermé boutique, en mars dernier.À l’avenir, grilles publiques et privées pourraient converger partiellement. Ainsi, les outils de gestion des ressources distribuées exploitent maintenant celles des PC fonctionnant avec Linux ou Windows, dans la perspective d’utiliser la puissance dormante d’un parc de PC, rapprochant ainsi les grilles privées du modèle de Seti@home. Platform Computing prépare une version de LSF, qui ciblerait des émules de Distributed Science et United Devices, dont la technologie est propriétaire. De plus des centres de recherche soucieux de réduire leurs dépenses pourraient eux-mêmes mettre à contribution les PC des internautes.
Quelques projets de grilles et outils de gestion des ressources | ||||||
Fournisseur | Offre | Type de prestation | Systèmes gérés | |||
Distributed Science | 3ProcessTree (agent à télécharger) | Achat de puissance de PC sur lesquels est installé un agent. Puis revente de cette puissance à des entreprises. | 3Windows, Linux, FreeBSD | |||
United Devices | 3UD-Agent (agent à télécharger) | 3Windows | ||||
Alinka | 3Alinka Raisin | Logiciels de gestion d’une grille de calculs, avec allocation automatique de puissance aux traitements applicatifs. | 3Linux | |||
Platform Computing | 3Load Sharing Facility | 3Linux et Windows | ||||
Sun Microsystems | 3Grid Engine | 3Linux et Solaris | ||||
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.