Pour la première fois au monde, une autorité a pu déverrouiller un iPhone X en le plaçant tout simplement devant le visage de son propriétaire. C’est la seule façon d’activer Face ID, le système de reconnaissance faciale d’Apple. En l’occurrence, c’est le FBI américain qui a obtenu un mandat permettant de le faire avec l’appareil de Grant Michalski, suspecté de pédopornographie.
Le 10 août dernier, le suspect résidant à Columbus (Ohio) a vu sa maison fouillée de fond en comble. Le mandat accordé par le juge autorisait également David Knight, l’agent du FBI en charge de l’opération, à placer l’iPhone X en face du visage de Michalski pour qu’il le regarde. Le système Face ID requiert en effet par défaut que le propriétaire fixe les yeux vers l’appareil pour lancer le déverrouillage.
Se passer de Cellebrite et Grayshift
Cela permet aux autorités d’accéder au contenu de l’appareil et à le siphonner pour l’analyser en détail. Le juge a permis d’accéder de la sorte au smartphone, car il y avait de fortes suspicions sur la participation de Grant Michalski à des chats sur la messagerie Kik. Cette dernière est suspectée depuis plusieurs mois d’être devenue un outil très utilisé pour l’échange de photos et vidéos pédopornographiques. Le concepteur de l’application a même promis d’investir plusieurs millions de dollars pour éradiquer ce problème.
La justice américaine semble vouloir prendre à bras le corps le problème d’accès aux iPhone verrouillés. Elle dispose désormais des solutions technologiques de Cellebrite et Grayshift, deux sociétés spécialisées dans cette activité, mais ces solutions coûtent cher. Les services secrets américains ont ainsi dépensé 780 000 dollars auprès de Cellebrite en septembre, précise Forbes.
Rappelons que Face ID ne peut être utilisé que si le propriétaire de l’appareil est encore vivant, puisque ce système de reconnaissance exige expressément son attention devant l’écran. Le problème se pose en effet, puisque la justice américaine avait précédemment autorisé le déverrouillage d’un appareil équipé de Touch ID grâce aux empreintes digitales de son propriétaire décédé. La technologie évolue, la justice et les autorités tentent de s’adapter tant bien que mal.
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