La fin de Megaupload a-t-elle profité aux services vidéo légaux ? Voilà en tout cas ce qu’estime la Hadopi. La Haute Autorité vient de produire une étude réalisée par ses soins qui montre que la fermeture du fameux site d’échange de fichiers a fait progresser l’audience des sites de VOD et de catch-up TV de 25,7 %. L’autorité, qui s’appuie notamment sur les chiffres de Médiamétrie et des statistiques des sites labellisés PUR, est fière de présenter ce « report d’audience significatif vers les plates-formes légales ».
D’après ces chiffres, qui courent sur le mois de janvier 2012, il y a en effet une différence significative entre l’avant et l’après affaire Megaupload. Car si les sites légaux ont gagné presque 26 % d’audience, les sites de streaming gratuit ont, dans le même temps, perdu 19,5 % de visites. Selon la Hadopi, « ce constat s’explique certainement par un déplacement des utilisateurs vers les offres légales directement substituables, accessibles sur le Web depuis un ordinateur personnel ».
Un jugement trop hâtif ?
Oui, mais… Peut-on établir un constat si rapidement, quinze jours seulement après la fermeture du plus gros site de téléchargement direct ? Pas vraiment : la période est trop courte pour cela, même s’il est clair que le tremblement de terre provoqué par la coupure de Megaupload – et surtout de MegaVideo – a dû ramener certains internautes vers le streaming légal.
Mais l’étude est aussi incomplète, puisqu’elle ne prend pas en compte l’évolution concomitante de l’usage des réseaux P2P… sur lesquels les pirates ont pu se rabattre également. Un article de Torrentfreak, publié il y a quelques jours, accrédite d’ailleurs cette thèse. Il montre que certains services, déjà vénérables comme Tribler, un logiciel BitTorrent décentralisé, cartonnent depuis quelques jours, tout comme d’autres services de P2P moins connus, comme Retroshare. Megaupload disparu, les internautes reprendraient-ils simplement… leurs habitudes d’avant ?
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