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Pour Donald Trump, s’attaquer à une Tesla, c’est du terrorisme

Le président américain a qualifié de terrorisme intérieur les actes de dégradation contre les installations de Tesla et les véhicules de la marque. Une menace ridicule ou une volonté réelle de faire plier les opposants à Elon Musk ?

Donald Trump vole au secours de son premier, et le plus riche, supporter. Le président des États-Unis a pris la parole lors d’une allocution à la Maison Blanche pour apporter son soutien à Elon Musk et défendre la marque Tesla en proie à une série d’actes de vandalisme, que ce soit contre ses locaux ou contre ses véhicules.

Lors de cette prise de parole devant une Tesla Model S, et aux côtés d’Elon Musk, le président américain a d’abord promis d’acheter lui-même une Tesla avant de répondre à une question d’un journaliste l’interrogeant sur les actes de violence contre les concessions Tesla aux États-Unis.

Le président américain a promis d’arrêter les vandales qui s’en prenaient à cette « grande entreprise américaine » et de les punir. Cette promesse faite, il a également annoncé qu’il considérerait à présent chaque acte de vandalisme contre un véhicule de la marque californienne comme un acte de terrorisme intérieur.

Tesla Take Down prend de l’ampleur

Cette prise de parole et ce soutien direct à Elon Musk et Tesla interviennent alors qu’un large mouvement de protestation contre le constructeur automobile et son CEO se répand aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Le mouvement #TeslaTakedown ne peut pas se résumer uniquement à des actes de vandalisme contre les installations et les véhicules du constructeur. Une partie de cette opposition est pacifique et se contente d’un boycott des voitures de la marque ou d’une revente d’une Tesla en signe de désapprobation avec les prises de position récentes d’Elon Musk.

Néanmoins, si en France plusieurs dégradations ont pu être constatées, sur des véhicules ou sur les murs du siège français de Tesla à Saint-Ouen, de l’autre côté de l’Atlantique la tension est montée à un tout autre niveau. Les actes de vandalisme contre les Model 3 et autres Model Y se multiplient, mais les vendeurs Tesla font aussi face à la colère des contestataires. Le 7 mars dernier, dans l’Oregon, des coups de feu ont même été tirés contre un point de vente Tesla.

Terrorisme intérieur ?

Quel rapport peut-il y avoir entre une dégradation d’un véhicule et un acte de terrorisme ? Surtout, cette menace du président américain est-elle vraiment crédible d’un point de vue juridique ou est-elle tout simplement infondée ?

S’il y a un pas entre vandalisme et terrorisme, il semblerait néanmoins que les contours du Patriot Act (section 802) soient suffisamment larges pour y inclure les attaques contre Tesla. En effet, dans ce paragraphe dédié au terrorisme intérieur, celui-ci est défini comme tout ce qui « inclut des activités illégales dangereuses pour la vie humaine qui visent à intimider ou contraindre une population civile, influencer la politique gouvernementale par intimidation ou coercition, ou affecter le fonctionnement d’une entité gouvernementale par destruction massive ». En définissant Tesla comme un symbole de l’Amérique, Donald Trump pourrait donc avoir ouvert une brèche permettant d’inculper les auteurs d’attaques contre des voitures électriques pour des faits plus graves qu’il n’y parait.

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Dimitri Charitsis