“Je suis abordable. Je fais attention à ne pas générer d’angoisse, à être clair, à ne pas véhiculer de concepts vaseux. Cela joue beaucoup sur l’acceptation des autres.” Nicolas Bartel, e-business manager du groupe d’informatique et de télécoms Siemens France, aime disserter sans fin, tel un Woody Allen. À cette différence qu’il pèse ses mots.
A l’école des cracks
Dans son costume taillé sur mesure, il donne d’emblée l’impression d’être à sa place. Tant mieux, car le chantier est de taille. Il est chargé de piloter les projets e-business des dix métiers du groupe. Son atout majeur : une vraie connaissance de la ” maison “. En 1995, il intègre la direction des systèmes d’information de Siemens Nixdorf comme consultant interne business process reengineering avant de réussir l’examen du Change Agent Program offert pour un an aux cadres à haut potentiel de 30-40 ans. “C’était éprouvant, se souvient-il. J’ai appris à conduire le changement, à être confronté à n’importe quelle situation.”En 1997, il rejoint l’Allemagne pour déployer le progiciel SAP dans les filiales du groupe . Un an plus tard, il devient chief information officer, chargé de piloter les directeurs des systèmes d’information d’Europe. En 2000, après une rencontre décisive avec le directeur général de Siemens France, le tour est joué : on lui confie les commandes de l’e-business.Aujourd’hui, rattaché à la direction générale, il dirige une équipe de cinq personnes. Il doit coordonner les initiatives des divisions de Siemens. Joker dans son jeu : son passage par la direction informatique. “C’est plus facile de travailler avec les informaticiens : nous parlons le même langage et il n’y a pas vraiment de lutte de pouvoir”, explique-t-il aujourd’hui.
Prêt à disparaître
Même si le travail de pédagogie à fournir pour promouvoir l’e-business en interne reste énorme et… fatiguant. Aujourd’hui, il gagne un salaire brut annuel de 76 000 euros (environ 500 000 francs) et vit sa fonc- tion comme une mission à durée détermi-née. “Dans trois ans, je vais disparaître”, anticipe-t-il. Mais là, pour le coup, ne le prenons pas au mot. Il saura, comme à son habitude, rebondir et aller de l’avant.
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