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Portail blindé

Difficile de ne pas se montrer optimiste quand on s’appelle Yahoo. Avec un tel nom, un profit warning verserait dans le ridicule. Il est plutôt difficile…

Difficile de ne pas se montrer optimiste quand on s’appelle Yahoo. Avec un tel nom, un profit warning verserait dans le ridicule. Il est plutôt difficile d’ailleurs de croire qu’il puisse, aujourd’hui, arriver malheur à celui qui est toujours identifié comme le premier portail mondial. Cela fait huit ans maintenant que Yahoo traîne ses baskets de teenager dans l’économie internet et, déjà, on ne compte plus les bourrasques qu’il a su traverser.En huit ans, le portail américain est sorti indemne de la période des pionniers, il a survécu à l’hécatombe des dot-com et a appris à vivre avec une capitalisation boursière retombée comme un soufflé qui aurait trop attendu. Yahoo pilote à vue et a su revoir sa stratégie à temps.Le virage vers des services payants a été décidé bien avant le 11 septembre dont les effets sur le marché publicitaire ont été dévastateurs. Yahoo sait s’adapter à son environnement. Sept mois après l’attentat new-yorkais, ses dirigeants encaissent le nouveau choc économique mondial que représente la crise au Moyen-Orient.Un baril de pétrole qui s’approche des 30 dollars (34,08 euros) ne tuera pas la reprise des investissements publicitaires mais il la retardera certainement. Mais, cette fois, le portail s’est blindé. En diversifiant, machine toute, ses sources de revenus, Yahoo fait aussi preuve d’un vrai bon sens tactique. Parce qu’en développant une palette de services payants, il ne diminue pas pour autant son exposition aux investissements publicitaires.Ce serait idiot : quand on affiche 237 millions de visiteurs uniques en un mois ?” mars dernier, très précisément ?”, on peut s’attendre raisonnablement à un retour substantiel de la publicité avec les beaux jours… escomptés, pour une fois, à l’automne. Formule gratuite plus formule payante, c’est ce qui s’appelle étendre ses filets. Un jour viendra, proche sans doute, où Yahoo aura mis au point la bonne formule, la bonne alchimie, le bon équilibre enfin, qui en fera un modèle économique. Après autant de crises traversées, avec une aptitude si typiquement américaine à revoir sa copie quand il le faut, et autant qu’il le faut, Yahoo s’est inscrit pour longtemps dans le paysage des entreprises mondiales.

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Philippe Bonnet