C’est l’envergure du projet qui distingue généralement les portails d’entreprise de ceux destinés aux administrations. L’armée américaine et Virtual Education Space (VES), qui fournit un portail pour les établissements scolaires de l’Etat du Massachusetts, ont en commun l’audience qu’ils souhaitent desservir : plus d’un million de personnes.L’armée américaine veut délivrer à chacun de ses membres une adresse de messagerie unique et immuable, qui ne soit pas remise en cause lors des changements de poste ?” tous les trois à quatre ans, en moyenne. Ce service a d’abord été rendu au travers d’un portail propriétaire, développé par un prestataire. Puis l’armée a voulu ajouter des fonctions et décliner son portail pour des communautés. Ce qu’elle avait vu faire chez de grands fournisseurs informatiques de la côte ouest des Etats-Unis, tels que Microsoft, Cisco ou Sun. Ces derniers affirmaient avoir ainsi économisé des millions de dollars. Cette évolution technologique aurait été longue et coûteuse à réussir avec son portail propriétaire. Elle s’est donc équipée d’une infrastructure de portail, basée sur la solution d’ATG.Le portail en lui-même ?” matériel, logiciel et intégration compris ?” a coûté moins de 3 millions de dollars. Il fournit des services généraux de messagerie ?” classique et instantanée ?”, d’annuaire (pages blanches), de travail de groupe avec partage de documents, de moteur de recherche ?” avec possibilité de restreindre ou non la recherche aux domaines militaires.mil. Comme ce pourrait être le cas dans toute entreprise, les membres de l’armée ont accès aux informations les concernant : données personnelles, paye, assurance santé, etc. Ils sont aussi avertis quand une évaluation est en cours à leur sujet, et ils peuvent consulter en ligne les informations officielles les concernant ?” chose qui doit être faite au moins une fois par an ?”, au lieu de prendre deux jours pour se déplacer jusqu’au bureau adéquat.
200 000 personnes connectées chaque jour
Par ailleurs, d’énormes quantités de données jusqu’alors complètement décentralisées deviennent progressivement accessibles via le portail : nombre de personnes y découvrent des choses dont elles ignoraient l’existence. Le besoin, en termes de nombre d’utilisateurs, a été estimé à un million deux cent mille personnes. Toutefois, ce chiffre va croissant, car les membres de l’armée se voient attribuer une adresse e-mail à vie. A l’heure actuelle, il existe neuf cent soixante mille comptes enregistrés, et deux cent mille personnes se connectent au portail chaque jour.De son côté, VES compte desservir tous les étudiants et personnels administratifs des établissements scolaires de l’Etat du Massachusetts à partir d’un portail construit sur l’offre de Computer Associates. Le but est d’équiper mille huit cents écoles et de toucher un million d’étudiants en plus des enseignants. Chaque établissement scolaire aura sa version personnalisée du portail, et les fonctions accessibles aux étudiants dépendront du cursus qu’ils suivent. “La partie intégration et services constitue une grosse partie du coût. Le projet en lui-même bénéficie d’un budget de 11 millions de dollars, en incluant les équipes qui gèrent l’exploitation du portail. Nous en sommes à 3,5 millions de dollars pour le moment, indique Kimberly Joyce, directeur exécutif de VES. Pour les licences logicielles, la maintenance, les machines, et l’hébergement ?” bref, pour que le système fonctionne, sans compter l’investissement initial ni le personnel ?”, le portail nous coûte un peu moins de 300 000 dollars par an”, estime-t-elle.Ni l’armée américaine ni VES n’ont encore de visibilité sur le retour financier de leur portail. L’armée espère un retour sur investissement dans les prochaines années, avec la consolidation des différentes organisations. VES projette d’essayer de chiffrer les bénéfices.
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