En matière de lutte contre le cybercrime, il semble que l’heure soit à la prise de conscience. Et que des rapprochements soient en cours. Ainsi va la collaboration naissante des forces de police et des acteurs de l’industrie
informatique. ‘ Nous parlons de deux mondes qui n’étaient pas faits pour se parler ‘, constate Jean-Christophe Le Toquin, juriste au sein de la division EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) de
Microsoft.Première réalisation concrète de cette mini-révolution présentée cette semaine à l’occasion d’une conférence au Conseil de l’Europe, à Strasbourg, la mise en place dès le début de l’année 2010, en Irlande et en France, de 2CENTER
(Cybercrime Centres of Excellence Network for Training, Research and Education), un cycle de formation universitaire financé par la Commission européenne dans le cadre du programme ISEC (prévention et lutte contre le crime).
L’initiative s’adresse aux forces de police et aux responsables informatiques des entreprises.Elle a pour but de créer des centres d’excellence nationaux basés, pour la France, à l’université de technologie de Troyes (Aube). Microsoft, et d’autres grands noms de l’industrie informatique comme Symantec, Google ou McAfee, est
partie prenante au projet.Auparavant, l’éditeur de logiciels intervenait de manière ad hoc sur ces problématiques. ‘ Deux exemples dans ce domaine, un soutien apporté à l’Autorité nigériane de lutte contre la
fraude économique ou une campagne de formation de deux ans (2007 et 2008) avec Interpol auprès de 6 000 officiers de police judiciaire pour mieux lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants ‘, précise
Jean-Christophe Le Toquin.
Ouvrir les formations au monde de l’entreprise
Dès l’été prochain, l’université de Dublin fournira un cours pilote sur ‘ les malwares et le “décompilage” de virus ‘ avec le soutien actif de l’éditeur de logiciels.
Auparavant réservé aux autorités de polices, ce type de formation va désormais s’ouvrir au monde de l’entreprise, de plus en plus exposé au cybercrime, pour comprendre et pour croiser leurs connaissances en matière de sécurité informatique.En France, la Gendarmerie nationale est depuis plusieurs années sensibilisées à ces thématiques. ‘ L’intérêt pour nous, à travers ce type de formation, réside avant tout dans une sensibilisation de nos équipes à
d’autres champs informatiques comme l’architecture de bases de données, la connaissance des réseaux d’entreprises, l’analyse de cartes à puce et de téléphones portables ‘, explique le lieutenant-colonel Eric Freyssinet, de la
Direction générale de la gendarmerie nationale.Aujourd’hui, la Gendarmerie nationale forme 20 à 24 stagiaires par an, des NTech, des enquêteurs en technologies numériques qui interviennent sur tout le territoire à commencer par les brigades départementales de renseignement et
d’investigation judiciaire. ‘ Dans le cadre des nouvelles formations qui vont être mises en place, nous souhaitons renforcer les relations avec l’entreprise. Et développer au niveau national des activités de recherche dédiées,
par exemple, à l’analyse des traces sur les disques durs ‘, poursuit le lieutenant-colonel.
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