Les forces de police allemandes viennent d’annoncer la fermeture de Crimenetwork, le plus important marché noir d’Allemagne. Comme l’explique le communiqué du parquet général de Francfort-sur-le-Main, de l’Office central de lutte contre la criminalité sur Internet et de l’Office fédéral de la criminalité, il s’agissait « du plus grand marché en ligne germanophone pour l’économie clandestine ».
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Données piratées, drogues et publicités
Apparu en 2012, le marché noir comptait plus de 100 vendeurs enregistrés et 100 000 utilisateurs au moment de sa fermeture. Sur la plateforme, il était possible d’acheter des bases de données volées, des drogues illicites ou des documents falsifiés, comme des permis de conduire ou des passeports. Pour régler leurs achats, les criminels se servaient du Bitcoin ou du Monero (XMR), une cryptomonnaie dont les échanges sont réputés intraçables.
En l’espace de six ans, Crimenetwork a enregistré des transactions représentant un total de 1 000 bitcoins et de 20 000 XMR. C’est l’équivalent d’une fortune de près de 200 millions de dollars. Selon les enquêteurs, les administrateurs du site ont touché 5 % de toutes les transactions.
Ils ont également dégagé des bénéfices grâce aux abonnements mensuels vendus aux utilisateurs et aux revenus publicitaires. Comme la plupart des marchés noirs, Crimenetwork permettait aux cybercriminels de mettre en avant leurs produits ou les services dans des publicités. Depuis 2018, ces activités ont généré au moins cinq millions de dollars, selon les enquêteurs.
La guerre contre le cybercrime en Allemagne
Les autorités ont pris le contrôle des « serveurs qui constituaient l’infrastructure technique » du site web. Ceux-ci ont été mis hors ligne. Au cours de l’opération, les enquêteurs ont aussi et surtout interpellé « Techmin », l’administrateur principal de Crimenetwork. Âgé de 29 ans, celui-ci a rejoint le marché noir en qualité d’expert technique quelques années plus tôt.
En s’emparant des serveurs, la police a obtenu une montagne d’informations précieuses concernant les utilisateurs de la plateforme criminelle. Sans surprise, les enquêteurs vont se servir de ces « nombreuses données sur les utilisateurs et les transactions » pour remonter jusqu’aux cybercriminels. De facto, il faut s’attendre à ce que d’autres arrestations soient orchestrées par les forces de l’ordre dans un avenir proche.
Du reste, les policiers ont saisi « un million d’euros » en cryptomonnaies et plusieurs voitures « de haute qualité ».
La fermeture de Crimenetwork fait suite à plusieurs opérations d’envergure menées par la police allemande contre le cybercrime. Il y a quelques mois, l’Allemagne avait déjà mis un terme aux activités de Nemesis Market, un autre supermarché du dark web. Plus récemment, l’Allemagne a aussi saisi 47 services d’échange de cryptomonnaies massivement exploités par les cybercriminels. Ces outils étaient utilisés pour blanchir de l’argent sale.
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Source : BKA.de
