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Polémique sur l’exploitation de nos données personnelles : la réponse de Facebook

Sur son blog, Facebook tente de justifier ses pratiques avec ses partenaires. La veille, le New York Times révélait que le réseau social partageait avec des centaines d’entreprises les données privées de ses utilisateurs.

Mercredi 19 décembre, nous apprenions dans une enquête du New York Times que Facebook s’était une nouvelle fois montré un peu trop généreux avec les des données de ses utilisateurs. Liste d’amis, informations personnelles, fil d’actualité et même messages privés, de nombreux « partenaires » du réseau social ont eu accès à des données hautement confidentielles.

À lire : Facebook a donné à Netflix, Spotify, Microsoft et Amazon un accès à vos données personnelles 

Au lendemain de ces révélations, Facebook a publié sur sa Newsroom deux articles pour clarifier ses pratiques. On vous résume les explications du réseau social.

Le cas des messages privés

Dans son enquête, le New York Times révélait que Facebook avait donné des droits de lecture, d’écriture et de suppression sur nos conversations privées à trois entreprises. Elles sont en réalité quatre : Netflix, Spotify, Royal Bank of Canada et… Dropbox. Ces partenaires ont expérimenté une fonction d’intégration de Messenger dans leurs services afin de faciliter le partage de contenus entre utilisateurs. Par exemple, à la fin d’un épisode sur Netflix, un abonné pouvait rapidement cliquer sur les avatars de ses amis potentiellement intéressés. Ils recevaient alors un message avec un lien vers l’épisode.

Facebook

Pour offrir cette intégration, Facebook insiste sur l’obligation de se connecter à son compte par son système Facebook Login. Les droits d’écriture étaient nécessaires pour envoyer un message sans lancer Messenger. Les droits de lecture servaient à recevoir des réponses et des suggestions directement depuis le service partenaire. Quant aux droits de suppression, ils permettaient d’effacer un message déjà parti dans Messenger. Les conversations privées des utilisateurs n’ont à aucun moment servi au ciblage ou à la collecte d’informations affirme Facebook, sans doute à juste titre. Les privilèges accordés étaient identiques pour les trois autres partenaires.

Dernière information révélée par Ime Archibong, le vice-président « partenariats produits » de Facebook, les partages Messenger ont pris fin il y a 3 ans. Les ex-partenaires de Facebook n’ont plus aucun accès à vos conversations.

Des API partenaires à réexaminer

Enfin, Facebook a longuement détaillé ses différents partenariats avec des géants comme Apple, Amazon, Microsoft ou Yahoo. Certains permettaient d’accéder à son compte sur ses différents appareils (intégration de Facebook à iOS, fil d’actualité dans le BlackBerry Hub etc.), d’autres avaient pour but d’améliorer le contenu proposé dans des services tiers (suggestions Bing basées sur les amis…). Rien de bien nouveau donc. Le réseau social affirme néanmoins que l’utilisateur devait donner impérativement son accord, ce qui va à l’encontre des révélations du New York Times. Selon le journal, même si l’option Facebook était désactivée, des services tiers pouvaient accéder à vos données. Pas besoin de consentement. 

Facebook dit avoir mis fin à ces pratiques de « personnalisation » en 2014 et aux autres depuis quelques semaines. Le réseau social concède néanmoins que certaines API sont encore en activité, ce qui explique que certains partenariats fonctionnaient encore l’an passé, comme le New York Times l’observait. Il compte se lancer dans une opération de réexamination de ses API partenaires prochainement. Seuls les accords avec Apple et Amazon sont encore officiellement actifs, les contrats étant encore en cours.

Avec ces confessions, Facebook tente de calmer la tempête avant que celle-ci ne se transforme en un nouveau scandale Cambridge Analytica. Pas sûr que cela suffise à redorer son blason.

Liens :
Article sur les messages privés
Article sur les API

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