Une énième polémique sur le filtrage des contenus ? Cela ressemblerait à une tempête dans un verre d’eau si le sujet [la lutte contre les contenus à caractère pédophiles, NDLR] n’était pas aussi grave.Le 21 juin dernier le fournisseur d’accès Internet britannique British Telecom (BT)
mettait en place une solution de filtrage développée par la société Cleanfeed, pour empêcher les internautes d’accéder à des sites faisant l’apologie de la pédophilie et de les
consulter. Au Royaume-Uni, ce type de site Internet est illégal et tombe sous le coup du Child Protection Act voté en 1978.La solution de Cleanfeed intégrait une liste noire de plusieurs milliers de sites, patiemment compilés par un observateur attentif du réseau, l’Internet Watch Foundation (IWF). Or, trois semaines après le début de
l’expérience, les premières données communiquées par BT, sont tombées comme un couperet. Entre le début de l’été et le 13 juillet, l’opérateur affirme avoir bloqué 230 000 tentatives d’accès à des listes illégaux par les abonnés de
BT. De quoi relancer le grand débat sur les vices de l’Internet. Et s’interroger sur le comportement des internautes.
La méthodologie mise en doute
Questionné par la BBC le sous-ministre de l’Intérieur exprimait rapidement son indignation à propos de données qualifiées de ‘ profondément choquantes ‘. Mais la réaction la plus inattendue
est venue de l’ISPA, l’association britannique des fournisseurs d’accès Internet, équivalent de l’AFA outre-Manche.Cette organisation qui regroupe l’ensemble des FAI, et donc la plupart des concurrents de BT, a mis en doute l’exactitude des chiffres diffusés par BT et exprimé ses doutes sur la méthodologie employée. L’association regrette enfin que
BT ne lui ait pas communiqué les statistiques précises enregistrées. ‘ Nous ne savons pas à ce jour si Cleanfeed [le prestataire de BT, NDLR] a mesuré le nombre de hits [consultation d’une page
Web, NDLR] ou le nombre de visite. ‘L’ISPA souligne, par ailleurs, des incohérences entre les propos de l’un des dirigeants de BT Retail, Pierre Danon, qui parlait à la radio de 20 000 requêtes par jour, et le chiffre affiché par BT de 230 000 requêtes
bloquées en trois semaines, soit près de 11 000 par jour. Mais les FAI nont jamais caché leur hostilité à la mise en place de dispositifs de filtrage sur les réseaux.De son côté, BT indique que son système a bloqué à la fois les requêtes délibérées, multiples ou accidentelles. Et que les chiffres communiqués ne donnent aucune indication particulière sur les motivations qui entraînent ce type de
requête.
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