Mission Impossible pour Polaroid ! Impossible ? C’est le nom d’une start-up créée dans l’est des Pays-Bas par une dizaine d’anciens employés (des informaticiens, des ingénieurs, des machinistes) du groupe américain, avec le soutien d’un Autrichien, Florian Kaps, un fondu de photographie instantanée.
Tous espèrent relancer, au début de l’année 2010, la production de cartouches de films instantanés pour les quelque centaines de millions d’appareils photo Polaroid toujours en circulation. Une renaissance qui tiendrait du miracle pour un procédé, la photographie instantanée, qui a presque totalement été rayé de la carte depuis l’arrivée du numérique.
Tout commence en 2005. Polaroid, ses brevets, sa marque et ses usines sont repris par un financier, Tom Petters, qui sera arrêté et accusé d’avoir monter une escroquerie financière du type de celle élaborée par l’illustre Bernard Madoff. Mais avant ses déboires judiciaires, l’objectif premier de Tom Petters était « de casser l’outil industriel (…) et d’exploiter la marque pour vendre des imprimantes et des téléviseurs », explique au Monde, Florian Kaps.
Une stratégie qui entraînera la fermeture de l’usine Polaroid d’Enschede, aux Pays-Bas. Les équipes sont licenciées, et les équipements démantelés. Mais rien ne se fera sans une ultime fête, organisée au mois de juin 2008, pour célébrer la fin d’une époque, le chant du cygne Polaroid.
Le Pola séduit toujours sur le Net
Et c’est précisément cette ultime fête qui sera le théâtre du projet qui agite aujourd’hui la petite ville d’Enschede. Florian Kaps, basé à Vienne, est invité en tant que créateur du site Polaroid.net à cette soirée d’adieu. Il débarque alors aux Pays-Bas avec une idée folle : relancer la production de films pour les appareils photo instantanés. Après tout, même réduit à un marché de niche, le Pola, comme l’appellent ses fans, a conservé un public et séduit toujours sur Internet et dans les milieux artistiques.
Le dernier carré d’employés de l’usine d’Enschede est séduit par la proposition de Florian Kaps. Et la machine est relancée. En quelques mois, les promoteurs du projet parviennent à réunir 2,6 millions de dollars pour amorcer la pompe, relève le New York Times. On contacte les anciens fournisseurs de la marque et l’on part à la recherche des composants chimiques qui ont fait le succès de Polaroid.
Aujourd’hui, tous les espoirs sont permis. La reprise de la production de films est attendue pour le début de l’année 2010, avec un objectif de 3 millions de cartouches pour la première année, précise Florian Kaps. Une ambition modeste, au vu des 24 millions de cartouches produites par l’usine d’Enschede au premier semestre de 2008. Mais la survie de Polaroid, dans sa version photo instantanée (et non numérique) est peut-être à ce prix.
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