Depuis 1998, et ses premières armes dans les systèmes d’exploitation destinés aux assistants personnels (PDA), Microsoft a parcouru un long chemin. Si les PDA sous Windows CE n’ont jamais véritablement convaincu les utilisateurs, la sortie de Pocket PC, en 2000, a permis de relancer ou, plus précisément, de lancer l’éditeur sur ce marché. Un marché dominé par Palm à cette époque, et aujourd’hui encore, bien que ses parts de marché soient entamées par la firme de Redmond.En Europe, Palm détiendrait toujours entre 40 et 45 % de parts de marché, contre 33 % pour Microsoft. Selon l’institut IDC, le marché des PDA est estimé à 13,6 millions de dollars (14,76 millions d’euros) en 2000, et devrait atteindre 70,9 millions en 2005.
Des synchronisations à distance
Avec la dernière mouture de son système, Pocket PC 2002, le géant américain compte accélérer sa progression sur ce marché. Son objectif est bel et bien de faire des PDA de véritables outils de travail, et non de simples gadgets technologiques destinés à une élite ou à des passionnés.Très attendue par les utilisateurs, la possibilité de synchroniser les sous-dossiers de la boîte de réception Outlook avec celle du PDA est enfin effective. La nouvelle version d’ActiveSync autorise également les synchronisations à distance, via une connexion sans fil Wi-fi 802.11b, Bluetooth ou même GSM. Il n’est donc plus impératif d’être connecté via un port série ou USB. Seul inconvénient : le PC hôte distant doit être allumé avec ActiveSync lancé. Il faudra attendre la sortie de Mobile Information 2002, et de son module ActiveSync Server, pour pouvoir effectuer des synchronisations, PC éteint.Pour le courrier électronique, on retiendra la possibilité de visualiser les mails au format HTML, et l’intégration d’un correcteur orthographique. Et le gestionnaire de contacts accepte, enfin, de trier les fiches contacts par noms de société. Autre nouveauté : le support des Terminal Services, qui permet à un PDA sous Pocket PC 2002 de prendre le contrôle à distance d’un poste Windows soit en passant par un serveur Windows 2000 Terminal Server, soit en se connectant directement à un poste Windows XP. Une fonction utile à la fois pour les administrateurs et pour les utilisateurs, qui auront accès à toutes leurs applications Windows via leur PDA.La sécurité a, elle aussi, été améliorée. Le mot de passe, jusqu’alors limité à quatre chiffres, supporte la combinaison de chiffres, de lettres et de caractères spéciaux. Et Pocket PC 2002 prend en charge les connexions VPN, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à leurs données d’entreprise via des liaisons publiques, de manière sécurisée. Il supporte également le protocole Obex (Object exchange), qui l’autorise à échanger des données et, plus particulièrement, des contacts, via le port infrarouge, avec des PDA Palm ou avec l’un des rares téléphones mobiles disposant de ce protocole.
De nombreux partenariats en perspective
Outre ces nouvelles fonctionnalités, Microsoft s’astreint à développer de nombreux partenariats afin d’accroître ses parts de marché. “Nous sommes à la fois fournisseur de systèmes d’exploitation et fournisseur de solutions serveurs”, explique Didier Burdinat, responsable mobilité EMEA de Microsoft.La sortie de Pocket PC 2002 est destinée à séduire davantage de constructeurs. Fujitsu Siemens, Nec et Toshiba viennent ainsi rejoindre les partenaires historiques de l’éditeur, Casio, Compaq, HP, ou Symbol. D’autre part, Microsoft développe des partenariats avec les acteurs de la téléphonie mobile. Après Trium et Sagem, c’est au tour de British Telecom d’adopter Pocket PC pour proposer des PDA/GSM-GPRS, qui, en étant subventionnés par les opérateurs, pourraient bien prendre le pas sur les PDA standards. On estime ainsi qu’une solution comme celle de British Telecom pourrait coûter deux fois moins cher que les PDA traditionnels.Mais c’est surtout avec son système Stinger, basé sur Windows CE 3.0, que Microsoft souhaite s’attaquer au marché de la téléphonie mobile, sur lequel la firme n’est plus en concurrence avec Palm, mais avec Symbian, soutenu par de nombreux équipementiers (lire l’encadré). Si, à ce jour, le système de Microsoft destiné aux Smart phones est toujours en cours de développement, des acteurs comme Sendo, Samsung ou Trium l’ont d’ores et déjà adopté pour leur future génération de téléphones mobiles. Le c?”ur du système serait finalisé mais “il reste beaucoup à faire en ce qui concerne l’interfaçage avec l’infrastructure de services des opérateurs, explique Didier Burdinat, qui va même jusqu’à ajouter que tout reste à bâtir en termes de services chez les opérateurs”. Et pour accélérer les choses, Microsoft se positionne aussi en tant que fournisseur de solutions serveurs, notamment avec sa solution Mobile Information Server 2002, disponible d’ici mars 2002. Une solution qui a déjà séduit Bouygues Telecom et Orange. En ce qui concerne SFR, des discussions seraient en cours.
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