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Plus personne ne veut payer

J’ai un ami, bon d’accord, il est président d’une start-up. Mais c’est un petit gars sérieux, je vous jure. Il a été top manager dans de…

J’ai un ami, bon d’accord, il est président d’une start-up. Mais c’est un petit gars sérieux, je vous jure. Il a été top manager dans de grosses sociétés high-tech, sa boîte est soutenue par des Américains, elle s’adresse aux grands groupes internationaux et leur propose une méga-infrastructure pour développer leurs services commerciaux, basée sur des technologies de pointe. Bref, elle a tout pour émerger, elle fait partie de ces rares jeunes pousses qui ne sont pas nées sur de fausses promesses et qui sont dirigées par des vrais entrepreneurs, qui ont un produit, une stratégie et une vision. Alors, que demande le peuple ? De l’argent, s’il vous plaît ! Mon jeune président et néanmoins ami se heurte à deux comportements aberrants : le premier de la part des grands groupes, ses clients. Ils ne veulent plus payer, tout simplement ! Faut voir, qu’ils disent. Mettez votre machin en place et, si ça marche, dans quelques années, alors là, peut-être on vous paiera, un peu. Et encore, à condition que notre CA ait été multiplié par deux grâce à vous. Mais d’ici là, démerdez-vous ! Selon lui, cette attitude est très répandue dans les grands groupes français qui font une pression maximum sur leurs fournisseurs, surtout sur les start-up. En gros, elles ont le droit de proposer quelque chose d’innovant mais sur la base du bénévolat et de la poignée de main. Deuxième comportement ubuesque : celui des capital-risqueurs, qui veulent bien investir mais, échaudés par la bulle, uniquement sur des sociétés en break-even, voire en positive cash-flow. Il a beau leur dire “si je fais des bénéfices, je n’ai pas besoin de vous, il me suffira d’aller voir des banquiers ; mais pour l’instant, il faut me soutenir”, rien n’y fait ! Comme les stock-options ne sont plus ce qu’elles étaient, mon ami se demande sil ne va pas postuler pour un emploi de fonctionnaire. ça rassurerait sa femme et ses enfants. Et voilà comment le monde du business marche sur la tête.

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La rédaction