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Plus d’un tiers de la population mondiale est connecté à Internet

Plus d’un tiers de la population mondiale, soit 2,3 milliards de personnes, est connecté à internet, selon un rapport de l’agence spécialisée de l’ONU sur les télécommunications (UIT) publié jeudi 11 octobre.

« Le développement des services large bande à travers le monde a entraîné une augmentation de 11% du nombre d’internautes dans le monde au cours de l’année dernière », indique ainsi l’Union internationale des télécommunications.
Début 2012, il y avait 2,3 milliards d’internautes dans le monde, soit plus d’un tiers de la population de la Terre selon le rapport 2012 Mesurer la société de l’information (PDF en anglais).

Evolution du paysage

L’UIT précise que les abonnés à l’internet haut débit mobile sont deux fois plus nombreux que les abonnés à l’internet haut débit fixe. Par ailleurs, de plus en plus de personnes ont accès à l’internet depuis leur domicile.

Entre 2010 et 2011, le pourcentage de foyers équipés d’une connexion internet a augmenté de 14%. Fin 2011, un tiers (600 millions) des 1,8 milliard de foyers recensés dans le monde disposaient d’un accès à internet.
Pour ce qui est des pays, aujourd’hui la Chine concentre 23% des internautes de la planète. En outre, la part des pays en développement dans le nombre total d’internautes à travers le monde est passée de 44% en 2006 à 62% en 2011. En 2011, la croissance du nombre d’internautes a été plus importante dans les pays en développement (+16%) que dans les pays développés (+5%).

Développement des TIC dans le monde
Développement des TIC dans le monde – Développement des TIC dans le monde

Une marge de progression

Pour l’UIT, ces chiffres reflètent les écarts importants observés, fin 2011, entre les taux de pénétration de l’internet dans les pays développés (70%) et dans les pays en développement (24%). L’UIT espère que d’ici à 2015, 40% des ménages des pays en développement aient accès à internet. Le rapport note par ailleurs que l’essor des téléphones intelligents et des tablettes à un prix abordable sur les grands marchés émergents (comme les BRICS, pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) aura une incidence significative sur le nombre d’abonnements au large bande mobile et sur le nombre d’internautes.

En outre, conjugué à l’augmentation des applications vidéo mobiles, il contribuera à accélérer le passage du trafic vocal mobile au trafic de données mobile. « Il sera donc nécessaire de moderniser sensiblement les réseaux, d’offrir des débits plus élevés et de mettre à disposition davantage de fréquences, ce qui suppose des flux d’investissements durables dans le secteur », considère l’UIT.

D’une façon générale, en 2011, les technologies de l’information et de la communication ont continué à se développer de manière constante à travers le monde, comme en témoigne la progression de tous les indicateurs clés, à l’exception des lignes téléphoniques fixes, en perte de vitesse depuis 2005. Pour ce qui est du nombre d’abonnements au cellulaire mobile, il a augmenté de plus 600 millions dans le monde l’an passé pour atteindre un total de près de 6 milliards, soit 86 abonnements pour 100 habitants. Cette hausse est due en grande partie aux pays en développement malgré un ralentissement de la croissance sur ces marchés. « A elle seule, la Chine compte 1 milliard d’abonnés, et l’Inde devrait elle aussi atteindre la barre du milliard en 2012 », relève l’UIT.

Cette montée en puissance, cette plus grande présence des pays en voie de développement et l’apparition de nouveaux géants a également des répercussions politiques au niveau international.

Un enjeu pour l’avenir du Net

La gestion d’internet est au coeur de discussions entre capitales. Les Etats-Unis ont indiqué à plusieurs reprises qu’ils s’opposaient à la proposition soutenue par la Russie, la Chine et d’autres pays et qui vise à faire entrer internet dans le giron de l’UIT. Il s’agit autant de sortir l’Internet de la sphère d’influence quasi exclusive des Etats-Unis que de remettre en cause son modèle actuel. Les changements proposés et qui seront examinés en décembre prochain lors d’une conférence mondiale de l’UIT, la WCIT), pourraient en effet bouleverser une des bases qui a permis le développement du Net tel que nous le connaissons : le Traité international de régulation des télécommunications, signé en 1988. Si le besoin de démocratie est nécessaire dans la manière dont peut être planifié l’avenir de la régulation du Net, les acteurs qui portent les revendications, Chine et Russie en tête, ne sont hélas pas de grands défenseurs des Libertés fondamentales.

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Pierre Fontaine, avec AFP