Ils se nomment MECA, AnonGhost, Fallag Anonyme Team, Votr3x, Prodigy TN, Makers Hacker Team, Virus003… En tout, près d’une trentaine de groupes de pirates informatiques s’annonçant comme des musulmans en guerre contre l’islamophobie. Ils indiquent venir de Tunisie, Maroc, Algérie, Indonésie, Malaisie, certains affichent fièrement agir de Syrie, comme L’United Islamic Cyber ou de Mauritanie comme pour Mauritania666. Et depuis le 9 janvier, ils s’attaquent massivement aux sites Internet français dans une opération baptisée #opFrance. « Nous voulons expliquer que nous sommes des musulmans, pas des terroristes » annoncent-ils dans les sites piratés. Ils veulent répondre à l’opération Anonymous #OpCharlieHebdo qui avait pour mission d’infiltrer des sites djihadistes pour en extraire des données. Malheureusement, certains participants ont pris pour cibles des sites n’ayant rien à voir avec les « fous de dieu »… comme des restaurants Hallal.
20000 sites touchés en quatre jours
Sur quatre jours, plus de 20.000 sites français ont été touchés. Souvent, par un barbouillage : les pirates affichent leurs revendications en pleine page. Soit en cachant un message dans le site visité ou dans le serveur infiltré. Plus grave : les vols de bases de données, des attaques plus sournoises. Le groupe MECA, dont le compte Facebook a été fermé lundi, a piraté un sous domaine de la banque BNP Paribas et annonce posséder une base de données volée à l’entreprise financière. Pour le moment, aucune information n’a cependant été diffusée. Ce qui n’a pas été le cas du site Mobile en ville ou encore d’un portail dédié au poker, French No Limit. Pour ce dernier, 5000 données de joueurs ont été mis en pâture, sur la toile, par le groupe AnonGhost.
Où vont s’arrêter les Opération « anti France », « Anti Charlie » et « Je ne suis pas Charlie » ? Difficile de le savoir. Certains hackers évoquent une montée en puissance demain 15 janvier, mais ce ne pourrait bien être que du bluff. Mais en quatre jours déjà, des Centres Hospitaliers, des mairies (Thumeries, Béziers…), des écoles, lycées, universités ont été piratés d’un simple clic de souris, comme ce fût le cas, dans la nuit du 12 au 13 janvier, de 167 sites d’établissements scolaires gérés par le Conseil Général d’Aquitaine. Inquiétant aussi, les infiltrations des serveurs avec des logiciels d’espionnage comme ce qui semble être le cas, par exemple, avec le site de la banque Corisbank. Bref, les pirates tapent partout où ils le peuvent, sans toujours connaitre l’identité de leur cible numérique, comme avec le piratage… de la Mosquée de Guyancourt par le groupe Fallag Anonyme.
Cette guerre cybernétique entre les pirates de l’opération anti France aura au moins eu le mérite de montrer que la sécurité des sites Internet est à prendre au sérieux, au risque de finir sous les coups d’une cyber-manifestation.
Ci-dessous, sur le même sujet, la chronique de Delphine Sabattier sur 01netTV
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