Dans le cadre des Assises du très haut fébit, l’Idate a dressé les perspectives de développement du très haut débit (THD) dans le monde. Désormais, il ne s’agit plus simplement de surveiller la montée en puissance des réseaux filaires mais bien, également, de prendre en compte le développement de réseaux sans fil de type LTE (FDD ou TDD LTE).
La 4G LTE en pleine explosion
C’est d’ailleurs cette technologie qui connaîtra la croissance la plus forte et représentera d’ici 2016 plus de 900 millions d’abonnés dans le monde. Plus qu’une augmentation, c’est une explosion que prédit, études régionales et nationales à l’appui, l’Idate. Pour comparaison, fin 2011, on comptait environ 9 millions d’utilisateurs LTE… et seulement 142 000 en 2010.
De plus, selon Frédéric Pujol, directeur de la Practice « Réseaux Mobiles » à l’Idate, « une part significative des terminaux LTE [supporteront] les deux modes FDD et TDD, dès la fin 2013. » Ce qui devrait favoriser une utilisation globale de ces deux solutions, complémentaires dans leurs atouts et défauts. D’ailleurs, les déploiements de la LTE devraient être nombreux « en Asie-Pacifique, Amérique latine et Moyen-Orient, ainsi, mais à un moindre niveau, qu’en Europe ».
Le Vieux Continent – où la situation se décante d’abord en Allemagne et en Suède –, qui comptait près de 100 000 abonnés fin 2011. La France, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni devraient voir se matérialiser leurs premiers déploiements en fin d’année, pour un lancement commercial en 2013.
Si l’Europe a tardé à prendre le train de la « 4G », c’est à cause d’un retard dans l’arrivée des « smartphones et tablettes compatibles avec ses spectres de fréquences ». Conséquence directe de ce délai, l’Europe ne représentera que 150 millions d’utilisateurs de LTE sur les 900 millions dans le monde.
Le très haut débit de demain sera mobile.
La fibre en croissance, mais moins rapide
La 4G explosera donc avec quelques retards en Europe, mais n’en posera pas moins la question de la concurrence entre ces réseaux sans fil très haut débit et les réseaux filaires. L’ADSL dépassée technologiquement, c’est du côté de la fibre (FTTx) que l’attention de l’Idate s’est portée.
L’étude dénombre ainsi plus de 220 millions d’abonnés au niveau mondial à la fibre optique. 56 % se trouvant en Chine avec une architecture de type FTTX/LAN. Chaque pays a en fait ses spécificités, héritées de son historique d’infrastructures. Ainsi, la fibre jusqu’à l’immeuble ou jusqu’au logement (FTTH ou B) est majoritaire en Europe « mais pas en Amérique du Nord » où on compte près de « 78 millions de foyers couverts par les architectures câble FTTLA + Docsis 3.0 ». Autrement dit, un réseau fibré jusqu’au dernier amplificateur, puis l’utilisation du câble, classique, avec des débits montants et descendants dopés.
Si la fibre ne connaîtra pas une croissance aussi vive que la « 4G », la marge de progression est encore énorme. « Fin 2011, on comptait ainsi 77 millions d’abonnés FTTH/B dans le monde pour un total d’environ 250 millions de foyers raccordables via FTTH/B », selon Roland Montagne, directeur de la Business Unit « Télécom » de l’Idage.
Cette différence de chiffres s’explique notamment par le fait que la priorité est encore à l’accroissement de la couverture des territoires, avec quelques différences selon les pays.
Le Japon est en passe d’être dépassé par la Chine en terme d’abonnés à la fibre optique (jusqu’au domicile ou jusqu’au bâtiment – FTTH/B).
La Chine s’est réveillée
Quoi qu’il en soit, en matière de FTTH/B, c’est encore le Japon qui gardait la tête à la fin 2011. Mais le taux de déploiement de la Chine, désormais numéro 2, est supérieur, et de loin. L’extension du réseau FTTH/B étant de 44 % en Chine, contre « seulement » 6 % au Japon. Une montée en puissance d’autant plus flagrante que sur les six mois précédents, l’augmentation de la couverture était de 14 % pour la Chine et de 5 % pour le Japon. L’ex-Empire du Milieu, malgré une économie renaissante et de fortes inégalités, est d’ores et déjà un géant du réseau en termes d’infrastructure. Ce qui ne manquera pas d’avoir, par ricochets, des répercussions sur les marchés de la high-tech, tels que ceux des smartphones, des tablettes ou même des ordinateurs.
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