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Plébiscite pour les entreprises parées

La dernière quinte de toux du docteur Greenspan semble donner raison à la fois aux éditeurs de solutions B to B et aux entreprises qui les…

La dernière quinte de toux du docteur Greenspan semble donner raison à la fois aux éditeurs de solutions B to B et aux entreprises qui les choisissent. Le président de la Réserve fédérale américaine n’a pas vu vraiment, mais entrevu, des signes avant-coureurs de la reprise des investissements. Il les a si peu vus, du reste, qu’il a cru bon de prévenir que tout espoir de rebond rapide relèverait encore d’un rêve baudelairien. Mais, le 22 avril, monsieur Greenspan a dit en même temps quelque chose de précieux pour ceux qui auraient quelque peu perdu leurs repères dans la conduite des affaires. D’abord, pour celui qui est à l’économie internationale ce qu’était le regretté Alain Gillot-Petré à la météo hexagonale, “la forte baisse de l’investissement lors des derniers trimestres a été pour une grande part le résultat d’une nette contraction de la rentabilité des entreprises “. Le constat est clair. Mais le patron de la Fed ne fait pas une fixation sur le rétroviseur. Selon lui, les choses sont en train de changer. Se faisant tout d’un coup pluriel, il livre enfin le signal que tout le monde attend, les marchés financiers en tête : “Nous enregistrons actuellement les premiers signes d’une reprise de l’investissement.” Encore a-t-il fallu lui arracher l’oracle, puisque c’est en réponse à une question de journaliste qu’il s’est résolu à le livrer. Pour les entreprises, le redémarrage de la course aux profits ne se fera donc pas à chances égales. Celles qui se seront limitées à donner des coups de hache dans leur masse salariale auront peut-être vu un peu court ou péché par manque d’imagination. En revanche, les PDG qui auront compris avant l’heure, c’est-à-dire au moins à l’automne dernier, qu’un investissement dans des applications B to B les rendrait plus aptes à profiter de la reprise au moment venu, seront sans aucun doute en pole position. Elles n’auront plus qu’à se consacrer à leurs marges, leurs profits et aux perspectives de reversement de dividendes à leurs actionnaires altérés. Et surtout, elles seront à même, le jour revenu, de traverser un nouveau ralentissement, sans trop de dégâts collatéraux.

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Philippe Bonnet