Dans une galaxie lointaine, où l’horizon est infini, tournent des planètes cubiques bleues, comme des oranges, cubiques… Des extraterrestres s’écrasent sur l’une d’elles. Voilà le début d’une aventure. Ce sera à vous d’explorer tout un univers pour comprendre ce qui se passe, de faire la lumière sur les raisons de ce crash et ses conséquences. Pour cela, vous allez partir à l’assaut des mondes, à la conquête de l’espace, en explorant la « terre », d’abord, puis au fil de vos voyages de planète en planète… Bienvenue dans Planets3.
« Sans Minecraft, on ne serait pas là »
Prononcez « Planets Cube », comme dans Cubical Drift, du nom du petit studio cannois – et donc français – qui s’est lancé dans cette aventure un peu folle : créer un jeu de rôle planétaire, voire intergalactique en voxel. Pour ceux qui auraient zappé Minecraft, le voxel, c’est un pixel en 3D, un cube donc. Un choix « historique et technique » pour Michel Thomazeau, à l’origine du projet, qui a vu un jour des amis ingénieurs (et co-fondateurs de la société) lui présenter des planètes cubiques, qui deviendraient rapidement au fil des discussions l’environnement d’un titre vidéoludique pour « changer des jeux en voxel qui sont infiniment plats ». Mais pour compliquer la chose, les voxels sont plus détaillés, pas tous simplement cubiques, et composés de plus de « données » – 64 fois plus – afin de produire des graphismes plus séduisants que ceux de Minecraft. Un titre auquel toute l’équipe a joué, comme le reconnaît d’ailleurs volontiers l’initiateur de Planets3 : « on ne va pas se mentir, sans Minecraft, on ne serait pas là ».
Un jeu de rôle et de craft
Quoi qu’il en soit, ce qui était au départ un développement pour se faire plaisir, entre amis, a pris de l’ampleur et « est devenu un jeu vidéo à part entière ». Et, contrairement à Minecraft, Planets3 n’est pas qu’un immense bac à sable, pas qu’un jeu de construction. C’est un jeu de rôle, qui a décidé de ne pas s’encombrer de classes et de talents, « il n’y aura pas de levelling à proprement parler » mais une évolution progressive des statistiques, nous explique Michel Thomazeau. Ainsi, faire de l’exercice au-delà du simple niveau de fatigue, augmentera la vigueur.
L’histoire, simple au départ, se composera classiquement de quêtes principales et secondaires, variées, nous promet-on. Le joueur commencera sur la planète et la quittera ensuite pour terminer le scénario sur un autre monde « dans le premier système solaire ».
La durée de cette aventure dépendra des moyens dont disposera l’équipe, mais une dizaine d’heures semble une promesse de base pour son principal moteur et initiateur. Bien sûr, pour en arriver là, il faudra que le joueur construise ou en tout cas obtienne son vaisseau spatial, grâce au système d’artisanat. On touche là à un des éléments les plus complexes et les plus attirants de Planets3.
Comme dans Minecraft, le joueur sera appelé à « prospecter » des minerais et matériaux. Mais le système de craft est différent de celui du jeu de Mojang. Chaque objet est ainsi décomposé en sous-parties, dont on peut choisir la forme, le matériau, ce qui change bien entendu les caractéristiques de l’item en question. Il sera même possible d’importer dans le jeu des modèles 3D réalisés par la communauté. « Les joueurs pourront changer plein de choses. Nous sommes dans un monde de voxels, il ne faut pas s’en priver », commente le fondateur de Cubical Drift.
Le joueur sera aidé dans cette tâche ardue du crafting par des « job masters » (forgeron, ingénieur, joaillier, etc.) qui lui permettront d’apprendre de nouvelles « recettes » et de créer de nouveaux objets. Mais il faudra les rencontrer et gagner leur confiance pour qu’ils se dévoilent et acceptent d’aider le joueur. Certaines quêtes donneront en récompense des objets que les job masters n’auraient pas pu créer seul. En revanche, il sera possible de leur demander de les analyser pour les reproduire. Car tous les objets seront reproductibles, à l’envi, dans Planets3.
Du multi et un avenir…
Planets3 sera donc autant un monde à arpenter et construire – on pourra créer une sorte de village pour regrouper certains « artisans », par exemple – qu’un jeu de rôle. Une aventure qu’on pourra vivre en multijoueurs. Soit dans un PvP très basique, presque anecdotique, avec « un aspect ‘je me tape dessus avec mes amis’, qui sera développé de manière assez simple, comme dans Minecraft ». Mais déjà, Michel Thomazeau et ses acolytes voient plus loin. « Dans le deuxième opus, il y aura des zones de contrôle », quand il sortira dans trois ou quatre ans. Elles pourront donner lieu à des affrontements plus importantes. Soit dans un mode plus complexe et plus intéressant, qui « permettra de faire le jeu en coopération avec un autre joueur. […] Le joueur crée son serveur, son univers et il invite ses amis sur l’univers ». Dans cet univers, on trouvera des zones de jeux, des donjons et des heures de jeu… « On a tellement d’idées, tellement de possibilités », nous confiait le directeur de Cubical Drift. Mais il y a un « mais », toujours…
Kickstarter, pour défier la réalité
Et ce « mais » tient dans la réalité de ce qu’est Cubical Drift, aujourd’hui. Cubical Drift, « ce sont huit personnes, qui ne travaillent pas toute pour la société ». Michel Thomazeau est même le seul à être véritablement à temps plein sur cette aventure, depuis qu’un de ses condisciples a trouvé un travail. Les autres « donnent de leur temps libre », quand ils le peuvent. Une « petite équipe sans moyen », mais pas sans idée, qui espère mettre l’alpha à disposition avant la fin d’année 2014. Une préversion dans laquelle devrait être en place tous les systèmes de quêtes, de combats, de gestion des ressources et le gameplay. Même si les véhicules ne devraient arriver que dans la bêta, plus tard.
Le projet est en route depuis plus de deux ans. Mais avant de créer la société, en octobre dernier, et de se lancer réellement, son fondateur voulait être sûr d’avoir réussi à gérer le « challenge technique », celui de son moteur graphique, qui permet d’afficher une vue infinie, « pour pouvoir afficher les planètes de loin ». Cela fait donc seulement huit mois mois que les designers travaillent quand ils le peuvent pour donner corps à cet univers…
Contrairement à certains studios qui arrivent sur Kickstarter pour finaliser un titre, Cubical Drift a dû forcer l’allure pour arriver sur cette plate-forme et avoir quelque chose à montrer. Le crowdfunding n’est donc là pas un moyen de nourrir le buzz mais bien de lever des fonds pour que l’équipe puisse s’y consacrer à temps plein. Pour autant, l’objectif à atteindre n’est pas démesuré, il est fixé à 250 000 dollars.
Si Kickstarter est un point d’étape capital, il n’est en aucun cas une fin en soi. Si le projet est financé, l’aventure continuera. « Si ça ne fonctionne pas, on aura un vrai poids pour retourner voir des investisseurs », précise Michel Thomazeau, car le « projet est validé […] il a été approuvé par la communauté de joueurs ». L’engouement suscité montre qu’il y a bel et bien un intérêt pour ce concept. Pour l’instant, développé à dix pour cent seulement et prévu pour une sortie fin 2015, Planets3 demeure « un projet, un concept », explique Michel Thomazeau. La campagne Kickstarter se termine en fin de semaine. A l’heure où sont écrites ces lignes, il manque un peu plus de 50 000 dollars au projet pour boucler avec succès cette première aventure épique. Amoureux des cubes depuis notre enfance, nous avons déjà fait nos bagages pour ce monde lointain. A vous, désormais, de voir si Planets3 doit devenir une réalité…
A lire aussi :
Free to Play, l’avenir du jeu vidéo est gratuit mais peut rapporter gros – 25/03/2014
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.