Première publication le 30 septembre 2011
Le ministère de l’Intérieur accuse de diffamation le site Copwatch qui publie des photos de policiers assorties de commentaires peu flatteurs.
Depuis quelques semaines, Copwatch est parti en guerre contre les violences policières. Animé par un collectif d’anonymes et hébergé aux Etats-Unis, ce site publie des photos de policiers et de gendarmes qu’il soupçonne d’avoir un comportement illicite, en communiquant parfois leur nom et en les accompagnant de commentaires qui pourraient être jugés diffamants.
Le système s’inspire des « Copwatch » nés aux Etats-Unis dans les années 1990 pour dénoncer les violences policières pendant les émeutes touchant certaines villes américaines.
L’objectif est légitime, mais le ton souvent outrancier de cette déclinaison française laisse perplexe. « Nous considérons ces institutions [la police et la gendarmerie, NDLR] comme la fosse commune de l’humanité, le charnier de l’évolution, la mise à mort quotidienne de la déontologie et de l’éthique » écrivent les créateurs du site.
Sans surprise, Copwatch s’est attiré les foudres du syndicat de policiers Alliance, qui dénonce le fichage illégal et les dénonciations calomnieuses de ce « site antiflics ». Des dizaines de policiers auraient déjà déposé plainte, annonce le syndicat.
Des photos qui ne sont pas illégales
Mercredi 28 septembre 2011, le ministère de l’Intérieur annonçait qu’il allait à son tour déposer deux plaintes en diffamation. « Ces commentaires portent gravement atteinte à l’honneur ainsi qu’à la réputation de fonctionnaires de police et de militaires de la gendarmerie », a justifié le ministère, selon des propos rapportés par l’AFP.
De son côté, Copwatch rappelle que le fait de filmer ou photographier des forces de l’ordre en mission dans un lieu public n’est pas interdit en soi. Il estime que la publication de ces clichés « permettra à chacun […] d’identifier en cas de violence, d’humiliation, de mutilations et d’insultes, ces policiers, qui, protégés par loi se permettent des excès quotidiens de par leur fonction […] ».
Reste les commentaires diffamants. Là encore, Copwatch se défend de laxisme et indique en ligne que les « informations qui nous seront communiquées seront vérifiées scrupuleusement et confrontées à d’autres témoignages si nécessaire avant d’être diffusées ». Ce sera bientôt à la justice d’en juger.
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