Les a priori ont la dent dure. Encore considérés comme des outils exclusivement réservés à la gestion interne de l’entreprise, les progiciels de gestion intégrés tentent de s’imposer sur le créneau des places de marché électroniques. Un véritable grand écart. Car les places de marché ?” tant privées que publiques ?” ont pour mission d’organiser les relations de l’entreprise avec ses fournisseurs, voire avec ses clients.Cherchant par ailleurs à cannibaliser la logistique et la relation client, la plupart des PGI proposent désormais aux entreprises de gérer et d’optimiser l’ensemble de leurs échanges, de la production et du marketing au service après-vente. Pour ce faire, ils ont subi une cure de jouvence technologique et se sont dotés d’une interface web pour accéder aux différentes fonctions applicatives.Dès lors, les conditions semblaient réunies pour que certains d’entre eux deviennent le socle technique de places de marché. Pourtant, les entreprises continuent de bâtir celles-ci ou leurs systèmes de gestion des achats essentiellement à partir de solutions spécialisées (Ariba, Commerce One, Freemarkets) ou en hébergement sur des places de marché publiques. Pour s’être lancés trop tard dans la course, les PGI semblent avoir du mal à s’imposer. En atteste la désillusion connue par l’éditeur alsacien Pyra : “Nous avions développé avec un partenaire allemand une maquette de place de marché, construite sur la base de notre PGI. Mais cette offre n’a intéressé personne, et nous l’avons donc retirée de notre catalogue”, raconte André Meyer, son directeur général.
Une palette fonctionnelle encore trop grossière
Le peu de succès rencontré par les PGI s’explique par trois raisons essentielles. Premièrement, raccorder son PGI à une place de marché n’est pas chose triviale. Du coup, l’argument de l’intégration ne suffit pas à dissuader les DSI de recourir à une solution spécialisée. D’autant que le PGI se révèle moins souple dans son évolution : “Il est facile de définir une architecture d’échanges entre un PGI et une place de marché, explique Bruno Laporte, Senior Manager chez Valoris. Mais ajouter une fonctionnalité à la place de marché se révèle, par exemple, bien plus ardu si celle-ci est bâtie avec un PGI dont il faut systématiquement faire une étude exhaustive.” Deuxième raison : les entreprises qui évoluent actuellement vers l’e-business ne trouvent pas dans les PGI des fonctions répondant assez finement à leurs attentes, comme la vente aux enchères ou la recherche de fournisseurs, des pratiques nouvelles dans bon nombre de secteurs. Ces manques génèrent inévitablement des développements additionnels.Ce qui mène au troisième handicap des PGI : l’inadaptation technologique. Comme l’indique François Trignan, responsable du centre de compétences en PGI chez PricewaterhouseCoopers, “les PGI n’ont pas encore largement adopté les technologies internet comme XML, nécessaires pour faciliter leur évolution vers les services plus personnalisés que recherchent les entreprises”.
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