Le nouveau marché est vraiment ingrat. Jean François Cazenave, le directeur général de Hubwoo, première place de marché horizontale business to business qui a fait ses premiers pas en Bourse au mois de septembre ne cache pas sa déception. “Nos ratios financiers sont supérieurs à nos prévisions. Mais force
est de constater que l’originalité de notre business plan a été totalement incomprise par la communauté
financière.”Côté prévisions, on ne saurait décemment prendre l’entreprise en défaut. Comme cela avait été annoncé au mois de février de cette année, le chiffre d’affaires sur l’ensemble des douze mois de l’année 2000 s’élève à 2,3 millions d’euros et est en progression de 115 % par rapport au chiffre d’affaires de 1,1 million d’euros enregistré au 31 décembre 1999.
” Nous subissons la volatilité du Nasdaq “
Certes, il y a pertes ! Mais ces dernières sont bien moindres que prévu : 4,8 millions d’euros contre 0,2 million en 1999 et, surtout, 6,3 millions prévus lors de l’introduction en Bourse. En termes boursiers, la perte est limitée à 0,47 euro par action. Un rapport bien faible comparé au secteur. Surtout pour une nouvelle venue en Bourse. Quant aux bénéfices, ils sont prévus pour 2002.” A notre cours actuel, nous ne sommes évalués qu’au niveau de notre trésorerie “, se lamente Jean-François Cazenave. Avant d’ajouter ?” un peu aigri ?” que la communauté financière n’a pas le temps, ni parfois les compétences, d’apprécier la valeur des jeunes pousses du nouveau marché.” Nous subissons la volatilité du Nasdaq, alors que nous avons des revenus récurrents pour les cinq ou dix années à venir. “ Le titre affiche une baisse de 75 % depuis le début de l’année.Les dirigeant de Hubwoo regrettent d’être assimilé à une simple SSII, alors que l’entreprise se définit depuis son entrée en Bourse comme un opérateur de place de marché permettant de rationaliser et d’optimiser les achats non stratégiques de grandes entreprises comme Atofina, Saint Gobain ou TMM. C’est ce que les Anglo-Saxons appellent le MRO (Maintenance, Repair and Overhaul).
Mais, d’un point de vue purement stratégique, il est reproché à l’entreprise de compter dans son capital l’éditeur de logiciels SAP.
Une remarque de la COB qui n’en finit pas de faire mal
Certes, la participation de ce dernier est, depuis l’introduction en Bourse, redescendue de 5 à 3 %. Mais le hic, c’est que l’éditeur ?” propriétaire du logiciel gérant le site Hubwoo.com ?” lui apporte la plupart de ses clients. D’où la crainte de nombreux investisseurs d’une trop grande dépendance de l’entreprise française vis-à-vis de SAP. Ce fait avait été évoqué par la COB (Commission des opération de Bourse ) lors de l’introduction de la société.
Manifestement, cette remarque s’est muée en véritable boulet pour lentreprise.
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