C’était un leader. Le numéro un des sites de vente de matériels électroniques en Europe. Au sommet, il affichait un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros. C’était les dix premières années de Pixmania. Le site est né en pleine explosion de la bulle internet, en 2000. Mais ça n’a pas le moins du monde calmé les ardeurs de ses fondateurs, les frères Rosenblum. Au départ, Pixmania est spécialisé dans la photo et les produits high-tech. Mais très vite, le pure-player se diversifie et ouvre des boutiques. C’est même l’un des premiers pure-player à avoir eu cette audace ! En 2006, le groupe rassemble 60 sites web. C’est l’année où Steve et Jean-Emile revendent une partie de la société à l’anglais Dixons. Jusqu’en 2011, Pixmania s’empare de tous les marchés : il se met à vendre des produits d’occasion, du gros électroménager, de la bagagerie. Il lance même sa propre marque de literie et sa ligne de bijoux ! Le groupe envisage à cette époque un rapprochement avec Carrefour… qui finalement n’aura jamais lieu (Carrefour lui a préféré RueDuCommerce l’été dernier).
A bout de souffle
Après la folie des grandeurs, en 2012 c’est le retour à la réalité. Le début d’une chute qui se termine mal. Les frères fondateurs quittent définitivement le navire. Dixons décide un recentrage des activités. En 2013, les boutiques physiques sont fermées. Et le chiffre d’affaires continue de s’écrouler. Dixons veut tout arrêter mais fini par revendre Pixmania à un fonds de retournement allemand (Mutares). Cette année, ultime tentative de reprendre des forces avec le rachat de GrosBill. Mais ce dernier n’est guère vaillant. En face, en revanche, vous les connaissez. Il y a Amazon, omniprésent, surpuissant. Carrefour désormais allié à RueduCommerce. Et Darty fiancé avec la Fnac. Sur ce marché tenu par des mastodontes, où les marges sont faibles, et où il faut être exhaustif et hyper compétitif, impossible de réduire la voilure. Or, Pixmania survit la tête sous l’eau depuis maintenant plus de trois ans. Aujourd’hui, le site n’aurait plus de quoi payer ses salariés (430 collaborateurs, dont 320 en France). D’après le Figaro, le plan de sauvegarde a échoué. Pixmania devrait être placé en cessation de paiement dans quelques jours. Celui qui dominait les sites de ventes de matériels électroniques en Europe n’est plus que l’ombre de lui-même. Pixmania accuse 20 millions d’euros de pertes. Et, à bout de souffle, avait décidé d’abandonner son métier d’origine : arrêter la vente en direct aux internautes pour devenir une simple place de marché. Finalement, le propriétaire actuel de Pixmania n’aura pas eu le temps de tester ce modèle. C’est désormais le tribunal de commerce de Nanterre qui décide de l’avenir du site. Les potentiels repreneurs ont jusqu’à la fin de la semaine pour se manifester…
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