C’est désormais une habitude pour Google : profiter de sa grande conférence software pour présenter une série de nouveaux terminaux qui profitent de ses dernières innovations. Et cette I/O ne fait pas exception à la règle, bien au contraire. Le géant américain dévoile ainsi trois nouveaux appareils, dont son premier smartphone pliant… et fait son grand retour sur le marché des tablettes avec un produit plutôt innovant (et cher) – dévoilé l’an dernier au cours de l’I/O 2022. Voici ce qu’il faut retenir de ces annonces.
Pixel Fold : la nouvelle Rolls des smartphones Android ?
Ce n’était plus vraiment une surprise, puisque cela fait des semaines que des informations fuitent à son sujet : Google lance donc un smartphone pliant, qui ressemble au premier abord comme deux gouttes d’eau au « pionnier » Galaxy Z Fold de Samsung. Et espère, grâce à cet appareil, démocratiser un format encore très confidentiel. C’est un terminal forcément massif, même si Google vante son encombrement réduit : ce serait en effet « le plus fin des smartphones pliants » d’après un porte-parole de la firme, qui vante aussi sa charnière, « la plus durable du marché ».
Il abrite évidemment ce que Google sait faire de mieux à l’heure actuelle, soit son SoC Tensor G2 -qui équipe tous les Pixel récents- un confortable écran de 5,9 pouces en mode plié, doublé d’un autre écran Oled 120 Hz de 7,6 pouces déplié. La partition photo, similaire à celle du Pixel 7 Pro, devrait aussi bénéficier du savoir-faire de Google en la matière.
Mais ce n’est pas forcément la fiche technique qui est la plus intéressante ici. Le Pixel Fold est aussi le fruit d’un gros travail logiciel de la part de Google, qui a adapté bon nombre de ses applications au grand écran de l’appareil. « Les applications (Android, NDLR) ne tirent pas toujours parti d’un écran plus grand, et ne fonctionnent pas toujours de la manière que vous attendez. Nous avons souhaité régler ce problème avec le Fold » nous a-t-on indiqué durant un point presse, en amont de la conférence I/O. Google a donc optimisé pas moins de 50 applications « maison » pour profiter d’une plus grande surface d’affichage. Gmail, YouTube, Photos, Keep, Meet… toutes ces applications sont désormais bien plus fonctionnelles et pratiques. Des éditeurs tiers, comme Netflix, Disney+ ou Microsoft (avec Minecraft) ont également joué le jeu, afin de rendre leurs applications Android plus naturelles à utiliser sur grand écran.
Google reconnaît qu’il reste « du chemin à parcourir » (comprenez : de nombreux développeurs à convaincre) avant qu’une majorité des applications subissent ce traitement, mais c’est au moins un pas dans la bonne direction.
Android aussi a été légèrement modifié pour le Pixel Fold. Cela se traduit par l’arrivée d’un « dock » amélioré en bas de l’écran, qui permet à l’utilisateur de basculer d’une application lancée à une autre, ou de partager l’écran aisément entre deux programmes. Il est par ailleurs possible de glisser-déposer un contenu d’une application à une autre.
Il faudra bien entendu essayer ces nouvelles fonctions pour découvrir si elles sont vraiment pratiques au quotidien. Mais Google, qui offrira toutes ces fonctions dans la version « stock » d’Android, pourrait ainsi montrer la voie à de nombreux constructeurs de smartphones qui n’ont pas l’expérience de Samsung en matière logicielle. Il pourrait ainsi les inciter ainsi à se lancer dans des terminaux à écrans plus grands ou des smartphones pliants, tout en bénéficiant immédiatement d’une interface solide. Il se réserve toutefois quelques fonctions « exclusives », comme dual screen live translate, une fonction de traduction instantanée qui profite des deux écrans simultanément.
Cette future « Rolls » des smartphones Android a évidemment un coût élevé, très élevé. Le Pixel Fold sera en effet proposé à 1899 euros, un tarif encore plus haut que celui du Galaxy Z Fold 4 ! Deuxième problème : le produit ne sera pas – du moins pour le moment Oi- commercialisé en France. Google, dont la capacité de production est loin d’égaler celle d’Apple ou de Samsung, a choisi de se limiter à des marchés sans doute plus porteurs, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne.
Pixel Tablet : une tablette maligne, mais onéreuse
Google fait aussi son retour sur le marché des tablettes cette année, après de nombreuses tentatives infructueuses par le passé. Son dernier effort, la Pixel Slate, remonte à 2018 et a rencontré… l’indifférence la plus totale. Il faut dire qu’elle tournait sous Chrome OS et que sa promesse – concurrencer l’iPad Pro et Surface- était sans doute un peu trop ambitieuse, compte tenu des performances du produit.
La Pixel Tablet revient aux sources et fait donc tourner Android et ses centaines de milliers d’applications. Elle profite d’ailleurs des mêmes raffinements logiciels que le Fold, notamment des applications adaptées aux grands écrans.
Cette dalle de 11 pouces est, elle aussi, animée par le Google Tensor G2. Mais là encore, au-delà de sa fiche technique, somme toute assez classique, ce sont ses fonctions et quelques trouvailles intéressantes qui surprennent.
Elle est en effet livrée avec un dock sur laquelle elle peut être aimantée lorsqu’on ne l’utilise pas. Cette station d’accueil sert à la recharger, mais fait aussi office d’enceinte. Dockée, la Pixel Tablet ressemble d’ailleurs beaucoup à un gros Nest Hub Max… et se transforme en enceinte connectée : on peut y afficher ses photos, diffuser via Chromecast des contenus audio ou vidéo, piloter sa maison connectée, l’interpeler avec un « Ok Google » etc. C’est plutôt malin et apporte petit air frais à un marché des enceintes connectées bien morose et peu innovant.
Sera-ce suffisant pour relancer le marché des tablettes, outrageusement dominé par l’iPad d’Apple ? Rien n’est moins sûr, car la Pixel Tab a un gros défaut : son prix. Ne comptez pas moins de 679 euros pour vous offrir la version dotée de 128 Go de stockage. Pourquoi est-ce si cher ? Parce que Google a fait le choix de ne vendre sa tablette qu’avec son dock – enceinte, ce qui fait forcément gonfler la note. Elle est d’ores et déjà en précommande et sera disponible le 20 juin.
Notre article complet sur la Pixel Tablet
Pixel 7a : le meilleur rapport qualité-prix chez Google
Enfin, Google a aussi dévoilé son nouveau smartphone d’entrée de gamme, le Pixel 7a, qui succède à l’excellent 6a de l’année dernière. Un terminal un petit peu plus compact que le Pixel 7, avec sa dalle de 6,1 pouces, et à la partition photo légèrement rabotée… mais qui bénéficie de la même puce Tensor G2 que ses deux cousins plus onéreux.
L’alternative « pas chère » chez Google est cependant victime du même mal que de nombreux smartphones ces derniers temps : le gonflement des prix. Alors que le Pixel 6a était proposé à 459 euros l’année dernière, le 7a passe la barre des 500 euros pour être positionné à 509 euros. Une hausse de presque 11 % dont on se serait bien passé. Pour en savoir davantage sur le Pixel 7a, n’hésitez pas à consulter notre article complet.
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Pourquoi une telle différence de prix en € entre le Pixel 7a et la Pixel Tablet ?
Pour rappel les 2 sont à $499 mais le pixel 7a est à 509€ en France et la tablette à 679€…