Doux rêve pour ayants droit en mal de solutions contre le piratage ou futur cauchemar pour les internautes qui téléchargent illégalement ? Difficile de se faire un avis tranché sur Pirate Pay, une start-up russe méconnue, à qui le journal Russia Beyond the Headlines consacre un long article.
On y apprend que cette entreprise au nom évocateur, qui fait évidemment référence au plus célèbre des sites pirates, a pour objectif d’empêcher le piratage d’œuvres via BitTorrent en « polluant » les connexions entre pairs. Sans décrire précisément la technique que sa firme emploie, Andrei Klimenko, son patron, décrit au journal comment sa firme a réussi à bloquer quelque 50 000 téléchargements d’un film russe au début de l’année 2012, à la suite d’un partenariat signé avec Disney et Sony Pictures : « Nous avons utilisé plusieurs serveurs pour établir une connexion à chaque client P2P qui distribuait ce film. Alors Pirate Pay a envoyé du trafic spécifique pour semer la confusion chez ces clients à propos de la véritable adresse IP des autres clients et pour les déconnecter les uns des autres. »
Original ? Pas tant que ça : le business du sabotage des réseaux P2P est loin d’être nouveau. On se souvient notamment de l’échec d’Overpeer, qui remonte déjà à plusieurs années ou, en France, des tentatives de l’association Retspan pour faire de même… sans grand succès.
Une entreprise aidée par Microsoft
Pirate Pay pourrait-il réussir là où tant d’autres ont échoué ? C’est sans doute ce que pensent ses investisseurs. Parmi qui on compte notamment… Microsoft. La firme de Redmond a, dans le cadre de son programme d’aide à la création de start-up, contribué au financement de l’entreprise à hauteur de 100 000 dollars. Elle vient également d’être acceptée au Skolkovo Innovation Center, la « Silicon Valley russe » inaugurée par le président Medvedev en 2009 afin de fournir un cadre de choix aux jeunes entrepreneurs du secteur high-tech.
Que les internautes français se rassurent toutefois. Ils ne devraient pas être dérangés outre mesure par l’entreprise de sape de Pirate Pay : la firme souhaite avant tout se consacrer à la Russie, pays où le piratage atteint des sommets, avant de se consacrer à l’international.
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