Quand on pense au monde des pirates informatiques, on imagine généralement des passionnés du hack vêtus de pulls à capuche, un peu bizarres mais géniaux, et vivant des expériences excitantes. C’était peut-être vrai dans les années 80-90, mais depuis, le monde a bien changé. Selon une étude réalisée par quatre chercheurs britanniques, l’univers du piratage est devenu aussi ennuyeux qu’un job de bureau sans intérêt et l’image romantique du pirate n’est plus rien d’autre qu’un cliché.
Des hiérarchies et des services
En effet, le business du piratage s’est fortement structuré ces 20 dernières années. La vente de malwares sophistiqués par une petite minorité de personnes douées n’est plus la forme d’activité la plus fréquente. La vente de services est devenue le modèle dominant, avec tout cela implique en termes de support et de gestion. Désormais, ces activités illégales s’appuient sur une armée de petites mains qui administrent des serveurs, installent des mises à jour, modèrent des forums, répondent à des questions d’utilisateurs, dépilent des tickets de bugs, maintiennent des infrastructures, etc. Bref, c’est devenu une activité informatique comme une autre.
Et forcément, l’ennui est omniprésent. C’est en tous cas ce que montrent les entretiens réalisés avec quelques « petites mains », ainsi que les messages épluchés sur les forums des hackers. S’occuper d’un botnet ressemble à n’importe quel travail d’administrateur informatique de base. « Quand tu gères un booter [un service de DDoS], tu n’apprends rien et cela ne t’amène nulle part. Les gens vont laisser tomber, c’est ce que j’ai fait », explique un pirate. « C’est (assez) profitable et ça se gère tout seul. Je peux rester dans mon fauteuil, fumer de l’herbe et faire du fric », raconte un autre gérant de booter. On est loin de la vie trépidante d’Eliott Alderson, célèbre hacker de la série Mr. Robot.
On bosse comme à l’usine
Même impression du côté des forums et des places de marché underground. « C’est comme ça que fonctionne un forum cybercriminel. Tu as plein de postes et de personnes. Des minions s’occupent des différentes sections. Des modérateurs veillent sur les minions et supervisent l’ensemble. C’est simple », peut-on lire dans un message. On dirait le fonctionnement d’une usine.
Bref, on le voit, la culture créative du hacker n’a plus vraiment de place dans ces organisations hiérarchiques. Certes, il faut bien avoir quelques personnes douées pour trouver les failles de sécurité et coder les outils, mais c’est une minorité qui se met au service d’une grosse machine capitalistique.
Source : Etude universitaire
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