Invitée du Grand Rendez-vous d’Europe 1 à Avignon, Martine Aubry, maire de Lille et candidate à la primaire du Parti socialiste a réaffirmé son opposition à la riposte graduée de la Hadopi et avancé l’idée d’une licence globale.
« J’ai toujours été contre Hadopi. J’avais dit que c’était inefficace, parce qu’on avait déjà les moyens de contourner, et que cela avait l’effet catastrophique d’opposer les jeunes et les créateurs », a-t-elle souligné. Hadopi, selon martine Aubry, « ce sont des sanctions pénales pour des gens qui veulent tout simplement avoir accès à l’art, je trouve cela effrayant ».
Pour autant, la socialiste se dit « extrêmement attachée à ce que les musiciens, les cinéastes, les écrivains puissent toucher leurs droits d’auteur ». Elle propose donc « une contribution de l’ordre de 2 euros – à discuter – qui sera payée en même temps que l’abonnement à Internet ». Poursuivant que cette ponction « sera tout simplement la reconnaissance du droit d’auteur. Les artistes travaillent, ils doivent être rémunérés ».
Une idée en vogue
Par ailleurs, Martine Aubry a précisé : « Nous demanderons aux opérateurs de proposer un abonnement à Internet seul à 10 euros par mois. » Cette contribution mensuelle de 2 euros serait mise en place en contrepartie de l’abrogation de la Hadopi. L’ex-premier secrétaire du Parti socialiste ne précise pas si elle serait obligatoire ou non.
A l’aube de l’élection présidentielle de 2012, l’idée de la licence globale refait donc surface, avec force. A la fin du mois de juin, le collectif Création, Public et Internet demandait aux candidats de « s’engager à légaliser le partage de fichiers sans but lucratif entre individus et à déclarer, de cette manière, l’armistice de la guerre aux internautes ainsi que leur intérêt pour la délicate question de la rémunération des artistes/créateurs dans le cadre des nouveaux usages ». Selon ce collectif, une contribution de 5 euros par mois permettrait de dégager « chaque année jusqu’à 1,3 milliard de revenus ».
Un autres candidat à la primaire socialiste, François Hollande, a lui aussi mis sur le tapis l’idée d’une « faible redevance couplée à la réorientation de la taxe sur les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) qui permettra de dégager jusqu’à 1 milliard d’euros annuels pour rémunérer le droit d’auteur ».
Véritable volonté de repenser le système, ou clin d’œil aux internautes, majoritairement opposés à l’arsenal Hadopi ? L’avenir le dira. Le débat reprend en tout cas de plus belle au moment où la Hadopi vient de faire la lumière sur les premiers chiffres en matière de riposte graduée.
Ecouter l’intervention de Martine Aubry sur Europe 1
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