Attention, le piratage de films et de séries explose à nouveau en France. C’est en tous les cas ce que l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA) aimerait nous faire croire. L’organisation vient de présenter une étude assez complète sur cette pratique illégale, réalisée par Médiametrie avec la collaboration du CNC et de TMG, l’organisme qui surveille les réseaux P2P pour le compte de la Hadopi. Conclusion : 13,2 millions d’individus ont consulté en 2013 chaque mois au moins un site dédié à la contrefaçon audiovisuelle, « soit 15,8 % de plus qu’en 2009 ». Une croissance énorme.
Mais en réalité, c’est biaisé. Si l’on ramène ces chiffres au nombre d’internautes qui ne cesse de croître, on s’aperçoit que le piratage sur cette période a plutôt tendance à décroître. En 2009, cette pratique concerne 30,8 % des internautes. Ce taux baisse à 28,1 % en 2012, avant de remonter légèrement à 28,7 %. Pas de quoi fouetter un chat, contrairement à ce prétendent les ayants-droits.
Toutefois, le reste de l’étude est loin d’être inintéressant, dans la mesure elle fait une analyse par protocole et par catégorie d’utilisateurs. Les pirates utilisent soit le téléchargement en P2P (29 %) soit le téléchargement par DDL (depuis un site Web), pour 33%, ou encore le streaming (38%). Le visionnage immédiat ne cesse d’ailleurs de gagner du terrain depuis 2009, époque où il ne représentait que 16% des pages vues.
Pour les films, les internautes préfèrent utiliser le téléchargement, pour avoir une meilleure qualité d’image. En revanche, pour les séries, ils favorisent le streaming, dont les audiences fluctuent au gré des sorties. Le nombre de vidéos vues en streaming a atteint entre 10 et 35 millions par mois en 2013. Le téléchargement de fichiers est plus confidentiel : par rapport aux internautes moyens, ceux qui ont recours à cette méthode sont en majorité des hommes (58%) et un peu plus jeunes que la moyenne des internautes.
En revanche le streaming attire des pirates très différents : il s’agit majoritairement de femmes (55%), la part des jeunes est nettement plus importante (près d’un tiers des utilisateurs ont entre 15 et 24 ans) et la part des étudiants (17%) y est deux fois plus importante que chez l’ensemble des internautes.
En 2013, 2 à 3 millions de personnes par mois ont regardé une série en streaming et 1,4 à 1,8 million par mois ont vu un film en streaming. Quelles que soient les méthodes, les plus de 50 ans sont des sous-utilisateurs, ne constituant que 15 à 21% des sites pirates alors qu’ils représentent 34% des internautes.
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