Bono, le chanteur de U2, signe de temps en temps des chroniques dans le New York Times. A l’occasion du passage à 2010, il évoque dans sa dernière livraison « 10 idées pour rendre les 10 années à venir plus intéressantes ». Parmi celles-ci, il souhaite davantage de surveillance des réseaux, pour combattre plus efficacement le piratage des contenus culturels sur Internet.
Pour lui, la seule chose qui a protégé pour l’instant l’industrie du cinéma et de la télévision de connaître la situation de la musique et de la presse est la taille des fichiers. « Les lois immuables de la bande passante nous disent que dans quelques années, nous pourrons télécharger une saison entière de 24 heures chrono en 24 secondes », estime-t-il.
Bono estime qu’une décennie de partage et de vol de fichiers musicaux a montré que « ceux qui en souffent sont les créateurs, et plus précisément les jeunes compositeurs débutants qui ne peuvent pas vivre des ventes de tickets de concert et de t-shirts comme certains d’entre nous. Ceux qui en profitent sont les riches fournisseurs d’accès à Internet, dont les profits boursouflés reflètent les recettes perdues de la filière musicale ».
Pourtant, pour Bono, traquer les contenus est chose possible, comme en témoignent la lutte « noble » des Etats-Unis contre la pornographie infantile, ou l’effort « ignoble » de la Chine pour supprimer la dissidence en ligne…
« Les “moguls” du cinéma réussiront peut-être là où ceux de la musique ont échoué, note le chanteur irlandais, en poussant les Etats-Unis à défendre l’économie la plus créative du monde, où la musique, les films, la TV et les jeux vidéo pèsent environ 4 % du produit intérieur brut ».
Voilà un texte qui plaira sans doute aux pouvoirs publics français, à l’heure où le Meccano de la loi Hadopi se met petit à petit en place.
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