Le poil à gratter du stockage a un nom : Pillar Data Systems. Financée à hauteur de 300 millions de dollars par Larry Ellison, Monsieur Oracle, cette société créée il y a seulement quatre ans en agace déjà plus d’un.
Son arme : une baie de disques tout en un, baptisée Axiom ?” ‘ Parce qu’un axiome est une vérité qui n’a pas besoin de se démontrer ‘. Un slogan maison qui en dit long sur
ses prétentions.Récemment enrichie, cette baie modulaire se révèle complète. Elle s’appuie non seulement sur les propres inventions de Pillar, mais aussi sur les dernières innovations du secteur. La réplication de fichiers émane d’un
partenariat avec Signiant. La sauvegarde continue et la réplication des volumes sont issues d’un accord passé avec Kashya. Et la bibliothèque de bandes virtuelles (VTL) est celle de Falconstor. Pillar propose aussi l’archivage
SecurewormFS pour les mises en conformité. Le constructeur tire enfin profit de ses liens avec son fondateur en annonçant, il y a quelques jours, une baie optimisée pour Oracle Database 10g.
Des partenariats risqués
L’intégration de toutes ces fonctions sous la même interface web facilite la vie de l’administrateur et résout les problèmes de compatibilité. Mais, pour certains experts de l’industrie, ce lien fort avec des
partenaires externes (hormis Oracle, bien sûr) fragilise considérablement la solution. Dans cette industrie où la consolidation est à la mode, un seul rachat peut faire vaciller le modèle de la start-up. C’est plus ou moins le cas avec les
fonctions de réplication issues de Kashya, puisque ce fournisseur a été racheté par EMC il y a six mois. Reste que, pour l’heure, cela ne semble pas freiner Pillar.Avec une telle offre, la start-up ne va pas se faire que des amis. Elle concurrence directement les grands fournisseurs, tels Netapp et EMC. Avec une baie unique pour tout type de projet, et face aux catalogues (trop) fournis de ces
acteurs, Pillar, tel David contre Goliath, a de quoi se défendre. ‘ Notre approche est originale, car basée sur la qualité de service embarquée dans une baie de stockage. Cela plaît énormément aux entreprises, qui nous mettent
en compétition avec des baies plus classiques, n’offrant pas ces fonctions dans un système unique ‘, note David Dariouch, directeur avant vente de Pillar en France.
Une baie adaptable
Axiom gère les priorités entre les volumes, entre les entrées-sorties, et au niveau du placement des données sur le disque : selon la criticité des données, le logiciel ne les rangera pas au même endroit sur la baie. En pratique,
elle est à la pointe. Elle dispose surtout de pools de disques Sata, et quelques disques Fibre Channel. L’ensemble des médias peut être vu comme un vaste volume unique, utilisable par différentes applications. Lorsqu’un volume est
créé, deux chemins d’accès existent : l’un via le SAN Fibre Channel ou en mode NAS ; l’autre par le réseau IP, ses commutateurs et ses cartes réseaux Ethernet, sans mise en ?”uvre de protocole propriétaire. Côté
SAN, elle est compatible avec les commutateurs Fibre Channel de Cisco et de Brocade. Les fonctions d’administration avancées contrôlent les volumes, la sauvegarde en continu, les snapshots, et les bandes virtuelles.Forte de ces caractéristiques, cette baie fait mouche. La société compte déjà plus de 200 références dans le monde, dont 30 % en Europe, et quelques-unes en France (ses bureaux sont ouverts depuis un an). La preuve que son
approche originale, avec des offres d’entrée ou haut de gamme couvrant tous les besoins de l’entreprise, convainc du grand compte à la PME. Et cela même si ?” Pillar le reconnaît ?” Axiom reste plus chère à
l’achat qu’une solution traditionnelle. Bien que modulaire et évolutive, elle se vend au prix public de 150 000 euros pour 12 To de capacité.
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