Genopole tient lieu de pépinière pour les sociétés de biotechnologie. Pourtant, le modèle a montré ses limites pour les pousses high-tech…Nous comptabilisons 39 sociétés sur notre campus à Évry. Six d’entre elles [Gen Odyssée, Nautilus Biotech, Novagali, Virtual Genomes, Integragen et Urogène, ndlr] ont réalisé un premier tour de table à 25,8 millions d’euros [soit 170 millions de francs]. Mais il faut être prudent. Il est vrai que les biotechs bénéficient d’un réel engouement de la part des investisseurs et que les chercheurs se rendent compte qu’ils n’ont pas intérêt à rester dans leur laboratoire. Ils doivent savoir vendre leur recherche pour trouver des financements. Paradoxalement, notre rôle d’incubateur se justifie de plus en plus. Nous pensions au départ qu’il incomberait aux investisseurs de développer ces sociétés. Mais, il faut l’avouer, ils ne comprennent pas tous les tenants et les aboutissants des business plan des biotechs. Quant aux incubateurs high-tech, en tant que sociétés privées, ils doivent afficher des bénéfices, alors que nous sommes financés par des fonds publics. Nous n’avons pas vocation à être rentables.Genopole est une structure publique qui bénéficie de fonds privés. Est-ce logique, voire déontologique ?Nous sommes une association loi 1901 financée en majorité par des collectivités(*). Notre enveloppe 2000 se montait à 10,2 millions d’euros. Nous sommes clairement une structure publique. Mais nous faisons appel à des fonds privés, destinés à investir des tours de pré-amorçage. Le fonds “Genopole 1er jour” atteint 1,2 million d’euros. Il est financé par 15 partenaires privés tels Accor, Assur Investissement ou la Caisse des dépôts et consignations. Nous avons créé une SAS [société par actions simplifiées] du même nom que le fonds pour gérer l’attribution des tickets, qui oscillent entre 45 000 et 76 000 euros.Le plan Biotech 2002 prévoit l’attribution de 450 millions d’euros de prêts à moyen terme. N’est-ce pas un peu démesuré ?C’est un premier pas. Sur 3 ans, notre parc pourrait à lui seul absorber tout ce financement. Les banquiers, qui remettent en cause ces plans, ne savent pas ce qui se fait ailleurs. Si aujourd’hui l’Allemagne est le leader des biotechs en Europe, c’est qu’elle s’en est donné les moyens. En gros, pour chaque mark investi par des fonds privés, gouvernement et Länder accordaient 2 marks de plus.(*) Répartition du financement de Genopole, en millions d’euros. État : 0,9 ; Conseil régional d’Île-de-France : 6,7 ; Conseil général de l’Essonne : 2,1 ; Inserm : 0,03 ; Communauté d’agglomération Évry-Courcouronnes-Bondoufle-Lisses : 0,15 ; AFM : 0,26.
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