Principal banquier des collectivités locales, mais aussi banque privée, Dexia a revu à la baisse sa stratégie internet. Mais Pierre Richard, son président, affirme qu’il ne fermera pas le site Dexiaplus.fr : il croit au développement de la banque en ligne en Europe.En quoi pensez-vous qu’internet est susceptible de modifier les relations entre clients et banquiers ? Internet aura un impact très important sur les banques, car elles distribuent des produits immatériels. Contrairement à l’e-commerce, il n’y a pas de besoin de logistique. À moyen terme, les gens feront la majorité de leurs opérations bancaires courantes en ligne.Des bruits courent sur la fermeture de votre filiale internet Dexiaplus.fr ouverte depuis quelques mois ? Nous n’avons pas du tout l’intention de fermer Dexiaplus.fr. L’an dernier, il y a eu un véritable engouement pour internet. Nous avons nous-mêmes été entraînés par ce mouvement d’euphorie collective.Dexiaplus.fr voulait tout de même attirer des clients, et vous aviez aussi l’intention de l’exporter…Tout à fait. Mais nous avons eu le courage de repenser le concept de banque patrimoniale. Nous considérons aujourd’hui Dexiaplus.fr comme un canal de distribution de notre filiale Dexia Banque Privée.Persistez-vous à exporter cette banque internet ? Oui. Nous ouvrirons Dexiaplus.fr à l’étranger : probablement au Luxembourg à la rentrée, puis en Espagne et en Allemagne en 2002.Vous avez racheté l’an passé la banque Labouchère aux Pays-Bas, qui a développé un site de courtage en ligne baptisé Alex. Connaissant les difficultés de ses homologues français, comment se porte-t-il ? Alex se développe à un bon rythme. En moins de trois ans, il est devenu le premier courtier en ligne aux Pays-Bas, devançant les services d’ING et d’ABN Amro. L’an dernier, il a dégagé un bénéfice net de 10 millions d’euros.Dans ce contexte, comptez-vous exporter Alex dans d’autres pays européens ? D’ici à la fin de l’année, nous espérons installer Alex en Belgique et, début 2002, en Espagne. En revanche, nous ne l’implanterons pas en France, car le marché est trop compétitif.Vous avez pris une participation de 20 % dans Zebank, le projet d’e-banking mené par le groupe de Bernard Arnault. Regrettez-vous cet investissement alors que la concurrence entre les banques internet se fait de plus en plus vive ? Pas du tout, même si le lancement de Zebank a été retardé. Cela nous permet de suivre in situ le développement d’une banque commerciale classique offrant toutes les prestations bancaires par internet. Il nous faut être patient. L’équilibre est attendu d’ici à 2004.Où en est le portail à destination des collectivités locales que vous avez lancé à la fin de l’année en partenariat avec Vivendi ? Je peux vous annoncer le lancement en juin de Localmundi, site internet centré sur la fonction achat dans les collectivités locales, développé avec le groupe Moniteur. Ce site n’est pas, pour l’instant, une place de marché B to B stricto sensu.(*) Rapport entre les frais généraux et le chiffre d’affaires, le coefficient d’exploitation est l’un des critères les plus importants pour mesurer la rentabilité une banque.
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