Pierre Monneret a pris la tête de la DSI du groupe La Poste en octobre dernier. Il exerçait dernièrement cette fonction à la SNCF, où il était entré en 1970 pour y occuper divers postes de direction ?” à part un bref passage au Crédit Lyonnais entre 1989 et 1991. Ce centralien de 55 ans accompagnera, avec les cinq mille cinq cents informaticiens, l’ouverture à l’international du groupe, qui s’implique de plus en plus dans les nouvelles technologies.Sur les huit mille personnes que votre groupe prévoit d’embaucher en 2002, combien comptez-vous d’informaticiens ?De l’ordre de trois cents, dont deux cents développeurs et intégrateurs. Une cinquantaine d’autres informaticiens seront affectés à la production. Les cinquante restants se répartiront entre des postes de directeurs ou de chefs de projets, d’architectes de systèmes d’information, d’experts réseaux ou sécurité. Il s’agira, pour les deux-tiers, d’embauches externes, majoritairement de jeunes diplômés (bac +2 à + 5). Car nous voulons obtenir une pyramide des âges la plus lisse possible. Nous nous sommes également fixé un cadre sur trois ans, ce qui nous laisse suffisamment de souplesse dans un contexte économique incertain. Entre 2002 et 2004, nous prévoyons d’embaucher de mille à mille deux cents informaticiens. Mais, par ses missions, sa taille et donc l’ampleur de ses projets, La Poste est un peu atypique en matière de recrutements.Précisément, quels projets la DSI va-t-elle accompagner à court et à moyen terme ?Nous en avons des centaines, à commencer par tous ceux qui sont rattachés au service au client dans nos trois métiers. En matière de services financiers, il s’agit, par exemple, de développer des relations directes avec la clientèle (banque directe) et le multicanal. Parallèlement, nous faisons évoluer en permanence notre patrimoine applicatif. Dans le domaine du courrier et des colis, nous allons déployer des terminaux pour assurer le suivi et la traçabilité de la centaine de millions d’objets qui nous sont confiés chaque jour. Nous accompagnons aussi la fameuse dématérialisation de l’économie ?” en proposant des services virtuels ou hybrides ?” et le passage à la société de l’information ?” en offrant à chaque citoyen une boîte aux lettres électronique. Celle-ci fédère tous les points de réception de son courrier. En outre, nous engageons la refonte de nos systèmes de gestion du back office (gestion des ressources humaines, comptabilité) et poursuivons la sécurisation de notre système d’information. Nous rénovons aussi les postes de travail de nos dix-sept mille bureaux de poste, en optant pour des progiciels.Votre groupe se développant à l’international, recherchez-vous des profils précis dans le domaine des réseaux ?Nous disposons du plus important réseau privé européen ?” avec quinze mille deux cents points de raccordements, nous avons la taille d’un petit opérateur ?” et il évolue de façon continue. Nous avons donc des besoins importants en spécialistes télécoms. Nous recherchons des compétences en modélisation et en métrologie, pour piloter l’infrastructure réseaux. En téléphonie, nous sommes en quête de spécialistes de la convergence des réseaux voix-données. Le développement d’une e-infrastructure et des e-services internes (une messagerie, un intranet global et son cortège d’outils) nécessite aussi l’embauche d’experts internet/intranet.Ces arrivants sont-ils appelés à travailler à l’étranger?Rien n’est prévu dans ce sens d’ici à 2003 : les nouveaux techniciens et développeurs rejoindront nos sites de Paris, Nantes, Bordeaux et Montpellier. Pour sa part, l’exploitation informatique s’effectue sur quinze sites en France. Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore établi de flux organisés d’informaticiens avec nos filiales anglaise ou allemande. Mais, avec la poursuite de notre internationalisation, ce sera envisageable à partir de 2003-2004.Un tiers des recrues arrivent par voie interne. Pouvez-vous citer quelques parcours possibles ?La majorité des recrues proviendront de structures techniques territoriales ou para-informatiques. Elles rejoindront les équipes informatiques par promotion interne. Quant aux autres, il s’agira parfois d’informaticiens qui avaient été temporairement employés à d’autres tâches ou de la candidature spontanée de non-informaticiens d’origine, ayant acquis, par goût, un diplôme informatique en cours de carrière.Une fois à la DSI, au bout de combien de temps ces informaticiens pourront-ils évoluer?Ils devront d’abord rester deux à trois ans dans leurs unités d’appartenance. Ensuite, notre groupe dispose de la taille critique pour offrir un parcours très varié dans ou hors de la DSI. La mobilité est encouragée, d’autant que l’on recense deux cent cinquante métiers à La Poste.Les informaticiens sont-ils épaulés par des consultants en régie ?Non. Nos systèmes d’information sont vitaux pour notre groupe et nous devons les maîtriser en interne, avec les compétences les plus pointues possibles. Nous avons choisi d’acheter seulement des prestations à lextérieur. Le volume de ces dernières représente 10 à 15 % de notre effectif.
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