Créée il y a onze ans par Georges Cohen, ancien cadre dirigeant de Cap Gemini, Transiciel est une SSII (conseils et services informatiques) qui prévoit d’atteindre d’ici à trois ans le seuil symbolique du milliard d’euros de chiffre d’affaires. La société a-t-elle les moyens de ses ambitions ? Pierre Dalmaz, son directeur général, répond par l’affirmative.Dans les études des analystes financiers, vous êtes généralement cité comme cible et comme prédateur d’une opération boursière. Comment expliquez-vous ce statut particulier ? N’est-ce pas la preuve que vous n’avez pas encore la taille critique dans un secteur fortement concurrentiel, alors que vous comptez parmi les 25 premières SSII européennes ?L’analyse me paraît peut être un peu légère. Notre objectif est d’atteindre 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans les trois ans (contre 377 millions d’euros en 2 000, soit 2,47 milliards de francs). Notre programme de croissance externe est ambitieux. Il s’est récemment traduit à l’international par l’acquisition de la SSII hollandaise UCC Groep, sous forme d’une OPA [offre publique d’achat, ndlr] amicale. Cette opération nous permet de devenir un acteur dominant dans ce pays. Mais nous sommes en ligne avec nos objectifs : de 1996 à 2000, notre croissance moyenne annuelle a été supérieure à 60 %. Le tout en affichant une des meilleures rentabilité du secteur.Comment expliquez-vous que Transiciel, coté au Premier Marché, figure sur la liste des ” opéables ” alors que Georges Cohen, son directeur fondateur, détient 37 % des actions et 58 % des droits de vote ? C’est un paradoxe. En créant Transiciel, Georges Cohen a réalisé une belle opération patrimoniale. Les analystes se disent sans doute que, au bout de onze ans, il pourrait être tenté de prendre ses bénéfices. Sur le papier, l’idée n’est pas invraisemblable. Il reste que le fondateur n’est pas proche de la retraite et qu’il demeure passionné par la société qu’il a créée. Mais il faut reconnaître que la part prépondérante de Georges Cohen dans le capital de Transiciel ouvre la voie à toutes les rumeurs. Votre politique d’acquisition au coup par coup ne va-t-elle assécher votre trésorerie, qui n’est plus aujourd’hui que de 46 millions d’euros ? Pour financer nos prochaines acquisitions, nous sommes en train de concrétiser un emprunt de 150 millions d’euros, dont 60 millions sous forme de prêt relais auprès de deux grandes banques françaises. Ces emprunts ont pour but de financer notre croissance externe pour les cinq prochaines années.
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