01net. : Comment percevez-vous le marché publicitaire ?Pierre Conte : Depuis que le marché publicitaire s’est affaissé, nous gardons une approche modeste et pragmatique. Nous nous sommes aperçu que le rôle de la publicité en ligne n’était pas encore bien défini. Est-ce un moyen de communication qui profite à l’image des entreprises ou bien un outil de marketing direct ? Du coup, il n’y pas de critères définis pour l’indexation du prix.Qu’en est-il de votre chiffre d’affaires ? Le marché est très difficile. Nos recettes augmentent, mais les objectifs sont loin d’être atteints. Nous avions prévu 100 % de croissance cette année, nous sommes à 25 %. Notre chiffre d’affaires 2001 tournera autour de 50 à 70 millions de francs. En 2000, il était de 28 millions de francs.Pensez-vous que les petites régies vont subsister ? Notre corps de métier va vivre un écrémage Darwinien. Les petites régies ne survivront pas. Elles vont probablement se mutualiser, mettant en commun leur expérience.Votre commission a-t-elle baissé ? Non, elle a augmenté. Car nous proposons désormais des services plus complets. Elle tourne autour de 30 %Dans ces temps difficiles, quelle est votre stratégie de survie ?Une régie interactive doit cumuler une expertise des bandeaux, opérations spéciales, marketing direct et vente de contenu pour subsister. D’ailleurs, aujourd’hui, nous n’acceptons les clients que si nous pouvons gérer au moins trois de ces services. Sinon, on ne peut pas gagner d’argent.Comment sont structurés vos services ?Le bandeau classique nécessite une offre par cible. C’est la vente de PAP au kilo, pour les femmes, les adolescents. Cette fonction se nomme ” Run of Network ” chez IP interactive.Que faut-il faire à l’heure actuelle pour inciter les annonceurs à venir sur la Toile ?Quand les annonceurs auront élaboré des stratégies marketing cohérentes, le marché va devoir se simplifier et s’adapter à leurs besoins. Il y a un an, les sites faisaient eux-mêmes leurs bannières et la vente de leurs contenus. La régie s’occupait de leurs opérations spéciales tandis que leurs bases de données étaient confiées à un brocker. C’était trop compliqué pour l’annonceur. De plus, le marché aujourd’hui est trop segmenté. Il faut que nous soyons moins nombreux sur le marché et que nous gérions des offres plus complètes.Y a-t-il un marché pour la publicité audiovisuelle sur Internet ?Il y aura un marché pour l’audio avant la vidéo. Il ne faut pas oublier que 80 % des foyers n’ont pas le matériel adapté à la publicité vidéo. On a tendance à vouloir faire passer Internet de la maternelle à polytechnique sans les étapes intermédiaires. Ce n’est pas possible. Plus tard, nous proposerons des spots audio avec des bannières publicitaires qui s’afficheront simultanément sur l’écran de l’internaute.Quelles sont vos objectifs ?Nous espérons traverser la période de crise, car nous sommes loin d’avoir atteint nos objectifs de rentabilité initiaux. Nous souhaiterions également faire partie des dix régies les plus importantes.
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