Voilà maintenant 6 ans que la rumeur de reflex plein format enfle dans les milieux de la photo. Déjà, lors des Photokina 2008, 2010 et 2012, à chaque fois que nous posions la question, la réponse était toujours la même : « Ce ne sont que des rumeurs ».
Aujourd’hui, le serpent de mer s’est échoué et la réponse est un peu différente. « Oui, vous pouvez dire que nous travaillons bien sur un reflex à capteur plein format », nous valide Mr Saiki Kazunobu, Directeur marketing chez Ricoh. « Mais cela ne veut pas dire qu’il va sortir prochainement ou que nous avons arrêté notre décision quant à sa forme. Nous étudions toujours le marché et cherchons à produire l’appareil le plus pertinent qui soit. La concurrence est rude, nous devons nous différencier. »
Les indices qui ne trompent pas
Ricoh n’avait donc pas d’appareil à nous montrer : ni prototype, ni images. Cependant trois grosses optiques trainaient dans une vitrine sans autre mention que « under engineering » (en cours de développement). Bien plus larges que des optiques de la traditionnelle monture K APS-C et trop petites pour équiper les moyen-formats de la marque, ces trois zooms ne semblaient être destinés qu’à un seul appareil : un reflex de la taille d’un appareil à capteur 24 x 36 mm.
Au jeu du pifomètre et au regard de la taille des optiques, mis à part le 16-85 clairement identifié, nous tablons sur un genre de 70-200 mm et un 100-400 mm. Trois zooms, tous taillés pour des activités extérieures – sport, nature, action. Des optiques dont la consonance « outdoor » correspond bien à l’identité de Pentax, dont la robustesse est célèbre. Le tout est maintenant de savoir si et quand cet éventuel sortira. Une chose semble sûre, après des années difficiles Pentax semble sur le chemin de sa renaissance.
Fin des restructurations, retour à la normale ?
Ces dernières années ont été compliqués pour la marque Pentax, qui n’est désormais plus une entreprise mais la gamme d’appareils à optiques interchangeables de Ricoh. En difficultés financières pendant des années, Pentax a été respectivement rachetée par Hoya, champion japonais du verre et de l’optique (qui a conservé la division médicale), puis par Ricoh, géant des photocopieurs, lui aussi japonais. A chaque rachat, certains développements ont été mis en pause, réactivés, lancés quand même, avec parfois des résultats vraiment médiocres, comme le K-01 (lire notre test). À cela s’ajoutait une stratégie peu lisible et des gammes d’appareils un peu chiches.
« Il a fallu du temps pour réorganiser les équipes », relate Mr Saiki Kazunobu. « Désormais, les équipes d’ingénieurs de Pentax et de Ricoh ont été fusionnées en une seule équipe. Nous avons désormais une direction, un leadership fort, la cadence de sortie des produits va donc s’accélérer », poursuit-il.
Trouver sa place
Le défit pour Pentax est de se différencier et de ne pas copier Canon et Nikon. « Nous ne sommes pas des all-rounders, nous ne somme pas une marque avec des appareils à tout faire. Nous sommes spécialisés dans l’image fixe et elle restera notre priorité, même si nous nous devons d’implémenter des fonctionnalités vidéo », poursuit-il quand on le titille au sujet de la vidéo et de la 4K. « Fujifilm a prouvé que le marché a changé, et nous devons trouver notre place en tenant compte de notre passé », ajoute-t-il en faisant référence aux célèbres GR argentiques, dont l’héritier numérique (que nous avons testé) s’inspire avec succès. « Il faut encore nous laisser un peu de temps pour peaufiner nos produits, mais vous pouvez être sûrs que nous sommes de retour ».
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