Le CEO de Leica Andreas Kaufmann compare son entreprise au village d’Astérix : un petit monde qui travaille dur et qui ne fait rien comme les autres. C’est peu de le dire car cette année Leica lance deux nouveaux boîtiers équipés de sa célèbre monture M, les M60 et M-A, qui prennent tous deux l’industrie complètement à contre-pied. Dans un monde numérique saturé du mot selfie ces deux comparses se passent d’écran, mais pour des raisons bien différentes…
Leica M60, le numérique extrémiste
Si les produits Leica sont réputés être des appareils qui se concentrent sur l’essentiel, le M60 se la joue extrémiste : reprenant l’électronique du Leica M 240, il fait fi des modes vidéo et autres fanfreluches électroniques. Pire : il se passe complètement d’écran, une « hérésie » dans ce monde inondé de Full HD ; en lieu et place de l’écran, on retrouve une molette d’ISO comme sur les premiers modèles de 1954. Mais pour célébrer les 60 ans de la monture M (d’où le nom), Leica estimait devoir faire l’éloge moderne de son passé. Si ces restrictions techniques paraîtront extrêmes à certains, elle correspondent cependant à la manière de travailler de nombreux photographes qui, déjà, désactivent la revue automatique des photos sur leur écran afin de rester concentrés sur l’instant présent.
Avec de telles spécifications, il est peu de dire que le public visé est assez restreint. Mais il sera encore plus restreint par le nombre de modèles qui seront produits : seulement 600 exemplaires sortiront des usines de Wetzlar. Et le prix se chargera de restreindre encore plus la donne, puisque le Leica M60 coûtera 15.000 euros. Pour ce prix, Leica livre le M60 avec une optique de haut vol – Leica Summilux-M 35 mm f/1.4 ASPH – qui coûte déjà 5000 euros à elle toute seule.
Leica M-A, l’argentique version hardcore
Le Leica M-A reprend les fondamentaux les plus rudes de la photographie : contrairement aux Leica M argentiques encore fabriqués par Leica – le M7 et le MP (pas le M-P mais bien le MP, il faut suivre) – ce M-A se débarrasse non seulement de toute pièce électronique, mais aussi de toute pièce électrique. Bilan, l’éviction de la cellule de la mesure de la lumière en fait un appareil 100% mécanique qui ne connaîtra jamais de panne de courant. Revers de la médaille, il faut mesurer la quantité de lumière à l’oeil, par le biais d’une cellule à main ou… d’un smartphone. Bref, un retour bien brutal aux fondamentaux, où l’appareil ne peut plus faire le travail à votre place. Si la photo est bonne, c’est uniquement grâce à l’oeil, au cerveau et aux jambes qui l’animent. Pas un appareil de fainéant donc…
Clin d’œil absolu au travail des géants de la photo, le M-A sera livré avec une pellicule de Kodak Tri-X 400, LA pellicule mythique de Cartier-Bresson, des photographes du Vietnam, etc.
Le Leica M60 sera disponible en kit avec le Summilux-M 35 mm f/1.4 ASPH dès le mois d’octobre à 15.000 euros. Le Leica M-A arrivera, lui, dès le mois de novembre à 3.750 euros, soit 150 euros de plus qu’un M7.
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