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Philippe Perier (Viveo Entreprise) : ” Être trop en avance est aussi mauvais qu’être en retard “

Responsable de la recherche et développement au sein de Viveo Entreprise, spécialiste du logiciel de gestion, Philippe Perier cherche le juste milieu entre recherche et applications fonctionnelles.

Quels sont vos principaux axes de recherches ?Nos produits devant être de plus en plus communicants, nous étudions toutes les technologies d’échange d’information, c’est-à-dire tout ce qui est à base de messagerie et de standards de communication et principalement la partie consacrée à la structuration des données, quelles que soient leurs typologies. Dans nos domaines nous sommes confrontés au transport de fichiers, à l’échange de données et de documents, ainsi qu’au multimédia car c’est sur l’ouverture de nos produits que s’appuiera la communication entre clients et fournisseurs dans le futur. Nos outils doivent donc leur permettre, à terme, quelles que soient leurs infrastructures, d’échanger tout type d’information ou de se connecter à des places de marchés. Je considère que cette partie concernant l’e-procurement est notre axe de recherche pour le moyen terme. Nous nous occuperons ensuite de la documentation et de la cryptographie.Comment menez-vous vos recherches ?D’une part nos cellules de veille technologique recherchent des informations à l’extérieur à travers le média magique qu’est internet. Elles travaillent d’autre part, dans la mesure du possible, avec nos fournisseurs. Dans ces domaines, nous nous appuyons sur des constructeurs comme IBM ou des éditeurs de logiciels tel Microsoft. L’objectif de ces cellules est de mettre à disposition sur notre intranet nos propres forums d’information. Ces derniers vont permettre à chaque patron de R&D de passer de la veille technologique à la mise en application. Bien que les équipes de veille effectuent des recherches prospectives et non fondamentales, j’essaie d’intégrer de manière assez fréquente des personnes issues de l’université, en stage ou en contrat de courte durée. Elles nous apportent un regard complémentaire. Leur perception, en général très en avance par rapport aux pratiques du marché, nous permet d’améliorer notre approche sur le plan prospectif.Comment fonctionne votre département de R&D ?Notre département de Recherche et Développement emploie aujourd’hui 55 personnes sur un total de 300 salariés. Il se divise en trois grands pôles. Le premier s’occupe de la veille technologique. Le deuxième gère les développements fonctionnels. Enfin, le troisième s’occupe du contrôle-qualité et de la documentation. Les équipes des pôles dédiés à la veille technologique et à la qualité sont polyvalentes. Leur organisation ne dépend pas des produits mais des méthodes et des technologies. En revanche, le pôle développement est structuré par ligne de produits. Là, nous avons besoin d’experts dans le domaine de la finance, des ressources humaines, du commerce et de la logistique.Quel est le niveau de formation de vos collaborateurs ?En général, le niveau moyen se situe entre bac+2 et bac+5. Mais nous ne recherchons pas forcément des spécialistes issus de cursus informatiques. Ce sont, de façon plus générale, les scientifiques qui nous intéressent. Nous avons ainsi des physiciens, des mathématiciens et des informaticiens. Par ailleurs, j’essaie de panacher ces différents profils car ils ne correspond ni aux mêmes besoins, ni aux mêmes niveaux d’ouverture ou de réflexion.Travaillez-vous avec des laboratoires de recherche ?Actuellement non, pas directement. Mais la région Provence est en train de monter une cellule pour faciliter les rencontres entre des industriels comme nous et les universités, c’est-à-dire le monde de la recherche au sens large. En parallèle, la chambre de commerce de Marseille vient de créer un comité pour regrouper les éditeurs de logiciels et les universités qui travaillent sur les nouvelles technologies. J’ai adhéré à ce comité et nous nous rencontrons actuellement avec des universitaires, des industriels comme Gemplus et d’autres éditeurs de la région.Quelles sont vos attentes vis-à-vis d’une collaboration avec des laboratoires publics ?La recherche fondamentale sur le plan informatique n’est pas ce qui nous passionne. En revanche nous y voyons la possibilité d’y trouver des technologies applicables dans nos domaines. L’intérêt de ce type de partenariat est double. Il nous permet d’une part de disposer d’un vivier de futurs ingénieurs capables de maîtriser les concepts et l’environnement de ces nouvelles technologies. Il est d’autre part un moyen pour accélérer l’appropriation de ces technologies par nos propres équipes. Tout l’enjeu de gens comme nous est de prévoir quels peuvent être les usages futurs de ces technologies, en veillant bien sûr à ce qu’elles restent applicables sur nos marchés. Etre trop en avance est aussi mauvais qu’être en retard. Il faut être capable à la fois dentretenir cette culture de veille et de rester pragmatique.

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Stéphanie Chaptal