Direct8, soutenue intégralement par le groupe Bolloré Média (SFP, Euromédia, Streampower, et des participations dans Havas et Gaumont), a débuté ses programmes jeudi soir, en compagnie de trois chaînes complètement nouvelles (France4,
NRJ12, NT1), trois qui n’étaient pas accessibles en mode hertzien (LCP-AN-Public Sénat, TMC, W9), auxquelles s’ajoutent les sept chaînes nationales.01net. : Qu’est-ce que la TNT va apporter au téléspectateur français ?Philippe Labro : Elle va forcément apporter une offre supplémentaire de contenu. Il faut rappeler que 75 % des Français ne disposent ni du câble ni du satellite. Toute une partie de la population va donc pouvoir
accéder à des nouveaux programmes, privilège qui était réservé à une élite qui en avait les moyens. Sur les 14 chaînes de la TNT, il y en a 7 complètement nouvelles qui vont donner l’occasion au téléspectateur de se détacher des
habitudes qu’il a prises. Il va découvrir de nouveaux thèmes, de nouveaux visages, un nouveau ton. En un mot, la TNT, c’est une plus grande pluralité de l’offre.Comment se positionne Direct8 face à la concurrence hertzienne et à celle des nouvelles chaînes de la TNT ?C’est impossible de nous comparer avec des chaînes comme Canal+ ou France 2, qui dépensent près de un milliard d’euros en programmes. Nous, nous partons de rien. On ne peut ni ne veut entrer en confrontation
frontale avec les chaînes hertziennes.
La seule façon d’accrocher l’audience, c’est de nous singulariser, de proposer une offre différente. Quand les gens zapperont sur le 8, car nous avons eu la chance d’avoir ce numéro lors du tirage au sort*, ils
vont découvrir le ‘ tout direct ‘. Ils verront de nouvelles têtes, des jeunes femmes ou hommes qui ont tous entre ving-cinq et trente-cinq ans. Il y aura des débats, du rire, des échanges, et aussi des thèmes
différents, comme l’environnement, la planète, ou le concept de deuxième chance. Ils y verront aussi des rendez-vous qui ont aujourd’hui disparu des chaînes hertziennes. On parlera de livres ?” en direct ?” à
21 heures, une heure forte. De même pour le sport ou les femmes.
Nous proposons au plus grand nombre d’apprendre tout en se distrayant. Chose que toute les chaînes cherchent à faire, mais nous nous le faisons avec un esprit nouveau.Quelle est l’identité propre de Direct8 ?L’identité de Direct8, c’est le direct, la fraîcheur, peu d’artifice, du naturel, une nouvelle compréhension du monde. On aura du cinéma le samedi après-midi, des vieux films, même des nanars en noir et blanc.
Direct8, c’est aussi une liberté de ton.A quelle échéance pensez-vous que l’on pourra juger de la réussite de la TNT ?Je pense que la réussite de la TNT n’est pas séparable de celle de toutes ses nouvelles chaînes. Cela va dépendre de l’implantation sur le territoire, du nombre de boîtiers qui seront vendus. De toute façon, à terme, la
TNT est obligée de réussir, car d’ici cinq à huit ans le hertzien sera remplacé par le numérique.Quelles sont les chances de Direct8 ? Direct8, c’est le pari d’un groupe et d’un homme, Vincent Bolloré. Un homme qui tient ses coûts, qui a une véritable rigueur et qui en attend un retour. Contrairement à l’image de raider
qu’on lui donne, Vincent Bolloré est un homme qui travaille sur le long terme. Regardez ce qu’il a fait pour la voiture électrique, cela lui a pris des années, mais aujourd’hui elle existe. [La voiture électrique
présentée au dernier salon de Genève, sous le nom de Bolloré BlueCar, NDLR.] Nous ferons, comme les autres chaînes, un premier bilan dans dix-huit mois. Sinon, le retour sur exploitation est attendu au bout de sept ans, et le
retour sur investissement dans douze ans.Avez-vous envisagé des partenariats avec des opérateurs télécoms pour la diffusion en ADSL ? Nous avons signé avec Free, qui nous a donné le canal n?’8. A l’inverse, Canal Satellite, qui est tenu par la loi de nous reprendre dans son bouquet, risque de nous reléguer sur des numéros à trois chiffres.* Direct8 occupe le premier canal après Arte (canal 7) et les autres chaînes hertziennes (France5 étant diffusée sur le canal 5).
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