Comment interprétez-vous la brutale correction boursière des valeurs de la nouvelle économie ? Quand on parle de nouvelle économie, on mélange deux éléments de nature différente. Le premier, c’est le mariage entre l’informatique et les télécommunications. Cette révolution, déjà ancienne mais qui s’accélère, a déjà permis des gains de productivité considérables et l’amélioration de l’accès à des services existants. De nouveaux services ont également pu être créés. Mais il y a aussi eu le mouvement spéculatif récent. Il a engendré une grande facilité de financement. Chaque investisseur a cru pouvoir multiplier rapidement sa mise. C’était oublier que le capital a un prix, et que les entreprises doivent afficher des résultats tangibles. La facilité du financement n’est évidemment pas sans effet sur l’économie réelle. Car lorsque la bulle spéculative éclate, tous les projets ?” les mauvais comme les bons ?” en pâtissent. En résumé, l’ère des financements faciles est révolue, mais la nouvelle économie est toujours là.Votre arrivée à la tête du fonds de capital-risque Europatweb traduit-elle cette prise de conscience ? Probablement. Ce mouvement, que l’on constate en Europe, s’est déjà produit aux Etats-Unis. Compter, dans la nouvelle économie, sur des gens expérimentés permet d’éviter un travers : avoir à réinventer la roue, en l’occurrence la comptabilité, la gestion de trésorerie, la gestion des personnels, une organisation d’entreprise. Les managers qui, comme moi, sont issus de l’économie traditionnelle ont des réactions naturelles ?” des réflexes ?” qui permettent de gagner du temps. Désormais, les créateurs cohabitent avec les gestionnaires. Cette tendance correspond à une phase de consolidation d’un secteur en croissance rapide. Elle montre aussi que la nouvelle économie existe.Comment intégrez-vous Europatweb dans ce nouvel environnement ? De quelle manière allez-vous arbitrer parmi vos 46 participations ? Europatweb continuera à faire vivre son portefeuille, et ceci dans une logique de moyen terme. Cela signifie que nous pourrons céder, en plein accord avec Suez, certaines de nos participations à des groupes mieux à même de les développer. Nous venons d’ailleurs de céder Globeflow, Kangaroo et 50 % d’Ukibi à Vivendinet. Parallèlement, nous continuons à investir, dans nos participations actuelles, pour soutenir leur croissance organique ou, pourquoi pas, dans de nouveaux projets.Le retrait de Suez-Lyonnaise des Eaux de la course à l’attribution d’une licence UMTS ne remet-il pas en cause le développement d’Europatweb ? Le développement d’un environnement multicanal, multi-accès et multiterminal reste une donnée clé des années venir. Le débat est ouvert avec notre partenaire. Suez-Lyonnaise des Eaux a toujours des ambitions dans le large bande (les réseaux futurs à très haute capacité de transfert, NDLR). Il y a donc des complémentarités.Zebank est ouvert depuis un mois. Quel est votre premier bilan ? Il est très encourageant. Zebank est clairement sans équivalent en France. Elle est la seule banque à proposer à ses clients le choix entre les meilleures marques, la commodité de la banque en ligne et des tarifs particulièrement compétitifs. Avez-vous une idée de ce que votre banque grappille au fil de l’eau, discrètement, sur votre compte ? Cela va de multiples commissions, aux frais les plus divers et aux agios. Aujourd’hui ces prélèvements représentent 40 à 50 % du chiffre d’affaires des établissements. Ce n’est d’ailleurs pas illogique, car les banques traditionnelles ont à supporter des coûts de fonctionnement importants, notamment leur vaste réseau d’agences. En venant à Zebank ?” un véritable hypermarché bancaire ?” vous échappez à ces frais, sans sacrifier le choix et la commodité. Nous sommes biens partis pour séduire 60 000 clients au terme de notre première année de fonctionnement. Quant au point d’équilibre, il devrait être atteint d’ici à trois ans, avec 260 000 clients.Allez-vous vous rallier à la stratégie d’autres banques en ligne, qui créent des points de présence physique ? Notre c?”ur de métier, c’est la banque chez soi, accessible par le web et par le téléphone. Donc, aujourd’hui, nous ne prévoyons pas d’ouvrir des boutiques. Mais, à terme, ce n’est pas définitivement exclu.Avez-vous vocation à chapeauter l’ensemble des activités internet de Groupe Arnault ? Je suis président du conseil d’administration du nouvel Europatweb, dont Bernard Arnault et Suez-Lyonnaise des Eaux sont les actionnaires, et président du conseil de surveillance de Zebank, dont Olivier de Montety préside le directoire. Les activités internet de LVMH sont développées par LVMH, car leur logique est celle de l’industrie du luxe. Mais si Europatweb est co- actionnaire de E-luxury avec LVMH, c’est qu’il peut lui apporter son savoir-faire technologique.Êtes-vous satisfait de votre site Stock-option. fr ? Oui. Il reçoit près de 15 000 visites par mois, avec 300 000 pages vues. Dans son marché de niche, il répond à un vrai besoin : celui d’une information claire, fiable et indépendante, à l’adresse des bénéficiaires de stock-options.
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