Philippe Herbert est directeur associé au bureau parisien de la société de capital-risque franco-américaine, qui gère près d’un milliard d’euros (6,56 milliards de francs). Il est spécialisé dans les dossiers de solutions d’entreprise.Les événements du 11 septembre influencent-ils votre stratégie d’investissement ? Au-delà de leur caractère dramatique, ces événements ont révélé de grands besoins de sécurité et de circulation de l’information. D’une certaine manière, ils valident les choix sectoriels de nos investissements. Par ailleurs, outre l’impact psychologique sur la conjoncture, l’évolution géopolitique de la crise sera déterminante. Quoiqu’il en soit, les modalités de sorties étaient déjà limitées avant le 11 septembre. Pour compenser l’assèchement du marché boursier et le manque d’opportunités de cessions industrielles, nous avions déjà doublé nos réserves de refinancement. L’orientation technologique de nos investissements tend également à rallonger les plans de financement. Ainsi, nous provisionnons entre 100 et 150 % de nos investissements en réserves, alors qu’auparavant, 50 à 75 % suffisaient. Nous maintiendrons cependant notre rythme annuel de deux investissements par an et par associé pour l’Europe en 2002, soit 6 à 7 nouveaux dossiers.Quels secteurs suivrez-vous en 2002 ? D’un montant supérieur à 350 millions d’euros, le fonds Partech International Venture IV a été investi à hauteur de 28 % dans sa première année, dont un tiers en Europe et deux tiers aux États-Unis. Nous orientons nos investissements vers trois principaux secteurs. D’une part, nous sommes attentifs aux sociétés qui fournissent l’infrastructure d’internet, permettant notamment le stockage distribué ou holographique, la convergence voix-données et l’augmentation de la capillarité du haut débit jusqu’à l’utilisateur final. Puis, nous souhaitons investir dans les solutions d’interopérabilité des réseaux de communication, mais aussi dans le middleware, qui permet aux utilisateurs de téléphones mobiles d’accéder aux applications d’entreprise. Nous continuons aussi d’investir dans les solutions d’entreprise, logiciels d’infrastructure applicative ou solutions dédiées à un secteur, comme la finance. Enfin, nous réservons environ 10 % du fonds à des projets ne se rapportant pas directement à cette stratégie, mais fortement innovants.Quel bilan faites-vous de l’activité européenne de Partech sur l’année écoulée ? Aujourd’hui, 20 à 25 % des projets étudiés sont européens. 40 % environ du nombre de nos investissements sont faits en Europe et 60 % aux États-Unis. Nous continuons d’investir environ 15 % de nos fonds en amorçage de projets, 65 % dans la phase de développement des entreprises et 20 % dans leur phase d’expansion. Le TRI(*) net est jusqu’à présent équivalent en Europe et aux États-Unis [32,4 % pour Partech III en juin 2001, ndlr]. Parmi nos derniers investissements européens se trouvent le spécialiste des serveurs pour PME-PMI Right Vision, ou les solutions de management d’hébergement Internet Data Center Technologies. Issues de Partech III, les cessions de Fluxus à British Telecom et d’Apogée à Colt Telecom nous ont permis de réaliser de belles sorties.(*) TRI : taux de rentabilité interne, principal critère d’évaluation de la performance d’un fonds.
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