“ Depuis ma sortie de Polytechnique en 1985, mes amis et collègues me traitent de fou “, lance Philippe Hayat. Et pour cause : il ne fait rien comme tout le monde !Au lieu d’embrasser une carrière de haut fonctionnaire ou de directeur d’entreprise, Philippe Hayat choisit le consulting chez KPMG. Parallèlement, il se forme à la finance et à la création de société. Il va même jusqu’à lancer un incubateur d’entreprises à l’Essec où il dispense quelques heures d’enseignement.Puis, Philippe Hayat se souvient de l’entreprise de son grand-père et décide de s’endetter pour la racheter ; dénommée Bâches de France, cette société familiale avait été cédée plusieurs années auparavant à des actionnaires. ‘ Je réalisais alors deux v?”ux : devenir directeur d’entreprise et réintégrer l’affaire de mon grand-père dans le giron familial. ‘
Des bâches comme support publicitaire
Mais Bâches de France est loin d’être aussi bien portante et ” soft ” que les entités précédemment côtoyées. ” J’ai troqué des bureaux “moquettés” avec PC pour des entrepôts bondés de mètres cube de bâches, sans aucune ingénierie. Un nouvel univers ! ‘, s’exclame-t-il.Malgré tout, Philippe Hayat fait de cette structure traditionnelle en perte de vitesse une société rentable intégrant les nouvelles technologies. Son ultime idée, utiliser les bâches comme support publicitaire, lui permet d’enregistrer un bénéfice net de 4,50 millions de francs en 1999.En fin d’année, deux possibilités s’offrent alors à lui : vendre à un acheteur décidé à payer un bon prix ou continuer. Il opte pour la première solution, puis se consacre à l’animation de l’incubateur de l’Essec où il contracte le virus du Net.
” Notre mission ne consiste pas à faire des coups financiers “
Philippe Hayat reprend donc son bâton de pèlerin et fonde Kangaroo Village, un incubateur de start-up financé et animé par sept anciens entrepreneurs. Il s’agit de repérer des créateurs à l’envergure de futurs dirigeants, d’étudier la viabilité et le potentiel de développement de leur projet et, enfin, de leur apporter financements et conseils.Philippe Hayat insiste : ‘ Nous n’investirons pas sur des projets qui n’ont aucune légitimité. Les gens qui présentent une idée juste parce qu’ils ont constaté que cela nexistait pas sur le Net ne nous intéressent pas. Notre mission ne consiste pas à faire des coups financiers mais à construire un portefeuille de participations solides ‘, confie-t-il.
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